
L’expérience des soeurs pour soigner les plus démunis et les lépreux
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Bonjour à tous,
La maison des Sœurs Filles de la Charité à Fianarantsoa Manantenasoa subit une importante rénovation. L’étage supérieur a été démoli, abimé qu’il était en raison de sa vétusté et la présence d’inquiétantes fissures dans les murs. Les religieuses se contentent, provisoirement, de vivre sans confort dans un édifice annexe.
Sœur Juliette, infirmière diplômée, est arrivée ici voici quelques mois après avoir œuvrée plusieurs années à Bekily, dans la région aride du sud de l’île. La Communauté collaborait anciennement avec le personnel d’un hôpital public de Fianarantsoa. Aujourd’hui, Sœur Juliette gère le Centre médical social diocésain, bénéficiaire d’une autorisation d’ouverture délivrée par le Ministère de la Santé. Ce Centre remplit donc dorénavant les exigences pour bénéficier des médicaments de « Pharmacie Humanitaire Internationale » (PHI). Les dossiers sont remplis en conséquence.
L’avenir de la Congrégation est assuré ; huit jeunes filles sont ici en formation dans le but de coiffer un jour le voile et de consacrer leur vie pour les plus démunis.
En rendant visite aux Sœurs St Joseph de Cluny à l’hôpital des lépreux de Marana, j’ai rencontré Danny, un jeune homme discret, actuellement en première année de lycée. Il est là proche de la cathédrale pour tenter de gagner quelques sous en tant que guide dans la vieille ville de Fianarantsoa. Son père a abandonné la famille sans laisser de traces et sa maman travaille comme femme de ménage. Elle gagne 50’000 Ariary/mois soit environ 13 €. Le coût de la scolarité de Danny s’élève à 30’000 Ariary/mois alors que prix du kilo de riz atteint 1’700 Ariary. Comment survit cette famille de trois enfants dans de telles conditions ?
Aujourd’hui, deux couples se présentent à l’hôpital des lépreux pour un diagnostic de leur enfant. Marie Odile, 20 ans et Julien, 13 ans présentent de graves anomalies sur leur peau. Sœur Sabine, infirmière diplômée expérimentée dans le domaine, n’émet aucun doute ; c’est la lèpre. Il faut rapidement débuter le traitement qui durera un an, ici en ces lieux. Julien est en larmes au départ de ses parents. Les religieuses l’entourent avec amour et le rassure. Malgré la gravité de cette maladie encore trop présente provoquée essentiellement par la malnutrition, le manque d’hygiène et la promiscuité (jusqu’à 10 personnes vivent dans 2 minuscules pièces), l’ambiance est ici remarquablement positive, familiale.
Comme chaque année, je me rends dans la propriété forestière de la Communauté d’une superficie de 95 hectares en compagnie de Sœur Odette et de leur fidèle collaborateur. Tous deux sont très intéressés par la forêt et posent beaucoup de questions. Les travaux d’exploitation programmés l’an passé ont été réalisés conformément aux instructions. Le résultat est remarquable et le rajeunissement naturel pointe déjà son nez. Exploiter judicieusement ce beau massif forestier apporte que des avantages : financiers, sociaux (procure des emplois) sylvicoles (assure l’équilibre et la pérennité des peuplements).
Belle semaine
François