Toutes les Sœurs de la nouvelle Communauté des Filles de la Charité à Mahavoky-Nord sont exceptionnellement en déplacement durant cette semaine. C’est à Mananjary que j’ai l’opportunité de rencontrer Sœur Irma, la responsable du Centre. L’ensemble des pièces administratives est à jour, seul reste le sceau du Centre à y apposer.
C’est en 2016 que la maison des Sœurs a été construite dans ce village retiré d’environ 3’000 habitants situé à 60 km au nord-ouest de Mananjary. On peut s’y rendre par voie fluviale en 10 heures (5 h. de canot et 5 h. de pirogue) ou avec un véhicule tout-terrain. La durée du trajet par voie terrestre varie entre 4 à 8 heures, selon les périodes. En saison des pluies, il arrive même d’être isolé du monde durant quelques jours. Les visites médicales s’effectuent provisoirement dans le bureau et le parloir de la résidence des religieuses avant qu’un dispensaire voit le jour. A part la présence d’un peu de culture maraîchère et d’élevage, de petites exploitations de pépites d’or font légion. Les revenus sont généralement faibles, mais les dangers sont grands. Dernièrement, cinq personnes ont été ensevelies suite à l’effondrement de galeries. Le sol est fertile, mais il n’est pas dans les traditions de cultiver des légumes. Les Sœurs donnent des semences, instruisent et encouragent la population à entretenir un jardin potager ou à élever de la volaille, des porcs, des bovins. Six familles pauvres profitent de parcelles de terre offertes gracieusement par la Communauté. En parlant de traditions malgaches, il en est qu’il serait souhaitable d’oublier à jamais, à l’image des enfants jumeaux abandonnés par leurs parents dans cette contrée. L’histoire dit que lors d’une révolution, un enfant jumeau aurait pleuré alors qu’il était réfugié dans une grotte en compagnie d’un grand nombre de personnes ; l’ennemi les repéra et toutes auraient trouvé la mort.
La région est riche en forêts de bambous que la population néglige; là aussi, les Sœurs s’activent à mettre en valeur ce produit naturel intéressant. Les villageois consomment généralement de l’eau impropre provoquant beaucoup de maladies intestinales ou des bilharzioses. Un puits a été construit au centre du village par les Sœurs afin d’enrayer ces affections.
Un travail remarquable a donc déjà été réalisé par cette Communauté qui s’investit corps et âme pour améliorer le quotidien de ces campagnards humbles, nécessiteux.
A la Communauté de Mananjary Ambatolambo chez les Sœurs Petites Servantes du Sacré Cœur, un centre de rééducation pour enfants infirmes vient de voir le jour. Cette structure est très appréciée par les parents de ces jeunes qui jusqu’ici étaient livrés à eux-mêmes.
François
Un peu d’histoire…
Ouvert officiellement à la navigation en 1901, le canal des Panganales devint une voie fluviale de 665 km s’étendant de Foulpointe à Farafangana sur la côte sud-est de l’île. Ces gigantesques travaux effectués dans des lieux marécageux infestés de crocodiles permirent l’ouverture de cette voie de communication et de naviguer en toute tranquillité contrairement aux passages risqués sur les eaux tumultueuses de l’Océan Indien. Par manque d’entretien, ce canal devint progressivement obstrué par les jacinthes d’eau qui l’envahisse. Aujourd’hui les gros bateaux ne passent plus et son usage est désormais exclusivement local et touristique.
Mananjary-maisons de pauvres
Manajary-maman handicapée ayant perdu ses jambes.
Mananjary-canal des Pangalanes.
Mananjary-Fianarantsoa-taxi-brousse…-il y a toujours encore une petite place.
Mananjary-Ambatolambo-un petit patient du centre de rééducation
ananjary-Ambatolambo-physiothérapeute engagée au centre de rééducation.
Mananjary-Sr Irma-responsable de la Communauté de Mahavoky.