Vents dévastateurs, pluies diluviennes … mais les soeurs oeuvrent sans relâche.

Bonsoir à tous,

Voici quelques infos de Mada où un cyclone traverse actuellement le pays. Il se situe principalement au nord-est de l’île. Ici à Tana, les vents ne sont pas dévastateurs, mais les pluies sont diluviennes.

 Le Centre de Soavimbahoka fait office de lieu de rassemblement et de convalescence des Sœurs Filles de la Charité. Les jeunes filles en formation résident également ici.

L’édifice est beau et bien entretenu, mais le quartier est malheureusement le théâtre de fréquents vols et agressions. Certaines personnes ont même été prises en otage et relâchées après le paiement d’une rançon.

Malgré cela, les Sœurs œuvrent sans relâche à améliorer le sort des pauvres et à collaborer étroitement avec le Père Pedro, homme ayant sauvé des milliers de personnes de la misère. Actuellement, environ 19’000 jeunes fréquentent ses écoles, de la crèche à l’université, gérées par ce religieux hors du commun.

 Passé le portail de la Communauté d’Ambohimirary à Antananarivo, j’aperçois déjà au loin Sœur Angiola, 80 ans, traversant la cour au rythme d’une sportive de 20 ans. Infatigable et toujours optimiste, cette religieuse se déplace à vitesse grand V de la salle de consultation médicale à la visite des miséreux de ce quartier pauvre, sans électricité, de la capitale. Elle ne part jamais les mains vides ; son sac est toujours rempli de riz, de pain, de fruits… Je l’accompagne, avec Sœur Lydie rendre visite à Solange, jeune fille de 20 ans handicapée des deux jambes et clouée au sol suite à une grave maladie génétique. Son papa est mort accidenté et sa maman va effectuer quelques lessives à l’extérieur pour survivre. Solange vit avec sa maman, son frère et sa sœur cadets dans une pièce de 6 m2. Lorsqu’il pleut abondamment, sur ce versant pentu, l’eau rentre par la fenêtre. Et pourtant, le prix de location mensuel (35’000 Ar soit environ 10 €) absorbe la moitié du revenu de la famille. Solange est sans travail, sans aucun revenu, les journées sont interminablement longues. Elle ne peut tricoter, mais lorsque nous lui avons posé la question si la couture lui conviendrait, ses yeux ont rayonné.

Nous allons donc faire le nécessaire pour procurer une machine à coudre manuelle et tout le nécessaire pour que cette personne sans défense trouve sa dignité et la joie de subvenir quelque peu aux besoins financiers de la famille. En cas de besoin, me confie Sœur Angiola, des couturières bénévoles lui viendront en aide.

Il y a quelques mois, une fille handicapée a été retrouvée dans la cour de la Communauté. La maman a laissé un billet dans le col de son chemisier en mentionnant qu’elle s’appelait Fanilo et qu’elle n’était plus en mesure de s’occuper d’elle. Fanilo est très intelligente et souriante. Tout a été entrepris pour la mettre en confiance et régler les problèmes légaux. Suite à cela, elle a été placée chez les Sœurs Filles de la Charité à Ambatondrazaka, centre spécialisé pour la garde d’enfants handicapés.

Beau dimanche et belle semaine.

François

Soavimbahoaka des Soeurs souriantes malgré les difficultés

Soavimbahoaka des Soeurs souriantes malgré les difficultés

Ambohimirary-Solange handicapée ses petits frères et soeur-Soeur Angiola

Ambohimirary-Solange handicapée ses petits frères et soeur-Soeur Angiola

Ambohimirary-Fanilo-handicapée abandonnée dans la cour de la Communauté

Ambohimirary-Fanilo-handicapée abandonnée dans la cour de la Communauté

Soavimbahoaka maison d'accueil des Soeurs

Soavimbahoaka maison d’accueil des Soeurs