François continue de nous envoyer régulièrement des nouvelles de son séjour à Madagascar.
Soeurs Mariette et Clara
La Communauté de Vangaindrano accueille 1’500 élèves, respectivement 290 à l’école maternelle, 860 en primaire et 350 au secondaire. A la crèche, les enfants sont plus de 70 par classe, soit 4 classes et 6 enseignantes. Comment font-elles pour diriger et maîtriser une telle ribambelle de jeunes enfants?
Mise à part l’enseignement, les cinq Sœurs assument un grand nombre de responsabilités, à savoir :
- Aider les pauvres à prendre petit à petit leurs responsabilités.
- Secourir et soigner les personnes malnutries, les malades, les laissés pour compte
- Education religieuse (catéchisme et mouvement chrétien)
- Promotion féminine
- Visites à domicile
- Cantine scolaire
- Apostolat en brousse
- Aide à la construction et à l’entretien de maisons pour les familles pauvres.
Sœur Mariette, responsable du Centre et infirmière, remercie chaleureusement PHI et RES pour les dons de médicaments et de lait. La demande de médicaments a été renouvelée.
Se rendre à Manantenina est toujours un voyage particulier. Depuis Vangaindrano, ce sont 145 km de pistes en terre dans un état exécrable non entretenues depuis des décennies ainsi que la traversée de cinq rivières sur des bacs.
Cette année, mon pilote de moto habituel, chevronné et expérimenté, est malade. Après maintes recherches, c’est Jojo qui le remplacera. Gentil garçon, toujours souriant, insouciant. A peine avons-nous pris le départ que les freins de la moto sont déjà en surchauffe, les vitesses passent difficilement. Je me dis qu’il a eu un sommeil perturbé et que cela s’arrangera au fil des kilomètres. Cependant, je constate que les plus gros trous l’attirent et il faut bien se tenir pour ne pas être éjecté du siège arrière. Les choses se corsent lorsque nous traversons des zones sablonneuses. Nous n’avançons plus, les chutes latérales sont courantes mais sans gravité, la moto se braque. Très aimablement, il me confie le guidon avec un beau sourire.
Il est vrai que le sable n’est pas l’ami de la moto, mais mon expérience d’autrefois, dans les sables sénégalais, m’aide. Les zones sablonneuses passées, ce sont de gros cailloux affleurant qui nous accueillent, des roches volcaniques avec de belles et grandes ondulations, des pentes à plus de 40%, des ornières indescriptibles, enfin toute la panoplie des obstacles qui ne peuvent que t’apprendre à toujours mieux maîtriser le sujet.
Une traversée audacieuse
Le passage des bacs permet de se reposer, mais on se passerait souvent d’une attente pouvant durer plus d’une heure. Deux moteurs de bac sur les cinq à emprunter sont en panne. Alors, ce sont des pirogues ou un radeau de construction locale qui nous transportent d’une rive à l’autre, bien sûr pas gratuitement. Les tarifs « Wasa » prennent vite l’ascenseur. Il faut préciser que les bacs à moteur sont gratuits la journée. Mais pourquoi réparer si l’on peut gagner sa vie en remplaçant les moteurs de bacs ?
A la Communauté de Manantenina, l’accueil est chaleureux. Le repas du soir nous attend après un bon petit « décrassage ». Malgré une journée de travail déjà bien remplie, les Sœurs prennent le temps de dialoguer, d’échanger leurs joies et leurs peines. Les documents administratifs sont mis à jour.
Le petit dispensaire (centre de soins) est apprécié de toute la population régionale. Malheureusement, l’autorisation d’ouverture a été retirée en raison du départ de la Sœur pour qui l’autorisation avait été délivrée. Afin d’avoir l’opportunité de recevoir des médicaments de la Pharmacie Humanitaire Internationale (PHI), ne serait-il pas opportun de demander la délivrance d’une nouvelle autorisation ? Les Sœurs y songent.
Célébration de la messe matinale
Au petit matin après la messe de 06.00 h, Pr Cloé, seul détenteur d’un ordinateur dans toute la région, sort les copies. Mais c’est un jeune de la paroisse, spécialiste du vieux moteur de la génératrice, qui permet à l’installation informatique de fonctionner.
Sœur Marine, ici présente a des problèmes de santé. La Communauté demande de penser à elle dans les intentions de prières.
Vue sur la piste
Le retour de Manantenina est tout aussi « varié », avec une fuite au réservoir d’essence et la recherche de benzine en brousse, des pannes de moteur et pour terminer le périple, le chargement de la moto sur un véhicule tout terrain pour les quarante derniers kilomètres. Ce véhicule devait normalement regagner Vangaindrano le lendemain matin, mais une urgence avec une femme enceinte, dont l’accouchement est pressenti difficile, nous permet de recouvrer nos logis, Jojo toujours souriant, peu avant minuit.
Beau week end
François