MERCI !

Remerciements des soeurs à Madagascar :

Soeur Madeleine – Sœurs Ursulines Diego

Chers  bienfaiteurs

Comme vous voyez sur nôtre photos « merci de tout » par ce mot qui vient au fond de nos cœurs,  les familles bénéficiaires à Antsiranana Diego, Nous souhaitons de vous remercier chaleureusement pour votre geste particulièrement généreux.

Grâce à votre participation financière, nous avons assez pour vivre pendant un mois espérons que après un mois il y aura le dé-confinement totale a Madagascar

                             Encore une fois « Merci  », que Dieu vous bénisse !

Soeur Irène – Soeurs missionnaires Maristes /Antsirabe

Samedi dernier, nous avons partagé la denrée alimentaire aux 5 familles pour lesquelles nous avions parlées.  Elles sont très contentes et nous pensons que c’est une aide précieuse pour elles. Un grand grand merci de leur part🙏🙏🙏

Chaque représentante de la famille à un sac qui contient : 20kg de riz, 5 kg d’haricots, 2 litres d’huile, 5 paquets de pâtes et un enveloppe de 11 500ar(le reste de l’argent qui revenait à chacune des familles ).

 

Soeur Liliane – Soeurs Ursulines de Tsiroanomandidy Madagascar

Nous vous disons encore un grand merci. Que Dieu vous bénisse. Union de prière 🙏🙏🙏

Au nom de toute la communauté des Sœurs Ursulines Tsiroanomandidy, nous vous adressons nos remerciements les plus sincères pour votre générosité et contributions qui nous sont parvenus, dédiés pour 40 élèves et personnes âgées abandonnées. Nous avons bien reçu la somme d’argent de 580 euros à l’attention de l’aide alimentaire pour un mois.

 Notre établissement,  qui s’est donnée pour mission dans  le domaine de l’éducation des jeunes Lycéens dans notre région de Bongolava, et s’occupe quelques personnes âgées abandonnées de notre alentours, a cherché la meilleure façon possible de gérer votre don. Nous avons déjà distribué cet aide.  Nous sommes très reconnaissantes avec eux   de vous remercier. Nous vous envoyons quelques photos pour vous montrer leur joie et leurs gratitudes, malgré toutes les difficultés qu’ils affrontent en ce moment de crise.

A Madagascar le cas de corona Virus ne cesse augmente,  et en même temps la crise financière que nous afflige ne sait encore comment va finir. Ces pauvres voudraient espérer encore l’aide de votre part pour pouvoir manger pour le mois prochain. En effet, nous mettons entre vos mains notre demande pour pouvoir continuer à nourrir ces défavorisés, selon votre possibilité.

         Nous vous remercions encore du fond du cœur pour ce beau projet que vous venez de rendre possible grâce à vos dons. Nous n’aurions jamais pu en arriver là où nous en sommes aujourd’hui sans vos généreux dons. MERCI !

Remerciements des soeurs

Messages de remerciements des sœurs a Madagascar :

Sr clarisse – Soeurs filles de la charité

C’est avec joie que je vous annonce que l’Argent  pour l’aide alimentaire aux familles nécessiteux est bien reçus  je vous en remercie de tous cœur  Que Dieu tout puissant vous accord sans cesse sa grâce

Merci aussi à tous ceux et celle qui travaillent avec vous dans BNH Il annonce des cas de corona virus surtout à Antananarivo, Fianarantsoa et Tamatave mais les c confinements et pour tout le pays mais c’est très difficile actuellement ici à Ihosy on peut circuler mais toujours avec de cache bouche et nez.

Nous avons déjà commencé la distribution des vivres avec les familles pauvres qui ont plusieurs enfants  

Transmets mes Remerciement à tous ceux qui travaillent avec vous

Je vous assure de ma prière 
Fraternellement

Sr Béatrice – Sœurs Missionnaires de Marie

A travers mon mail, je voudrais vous dire notre sincère merci à vous , à Mr Edouard et à  toute l’association RES pour votre réponse favorable et rapide à notre demande.

Oui j’accuse de réception ce 23 avril, j’ai reçu l’avis de crédit de 500 euros sur le compte du Centre. Quelle joie immense!  Vraiment notre ange gardien!

Merci pour votre attention ; votre geste qui nous touche et nous témoigne toujours votre amour et votre préoccupation de nous aider à rendre heureux tous nos frères et sœurs malgaches qui sont dans le besoin.

Merci pour notre soutien et soyez rassuré que nous respecterons objectif de notre demande envers nos enseignants de les rendre ce qui les revient .

Sincère merci  à Bien Nourrir l’Homme et transmettez toutes notre reconnaissance.

Encore une fois sincères merci à vous Mr François et à l’association RES pour votre dévouement à soutenir notre mission.

Merci, bon dimanche
Union de prières

Un jardin potager pour des orphelins

la Communauté des Sœurs du Sacré Cœur de jésus de Raguse acceuille 67 enfants orphelins à Antsirabe (Madagascar). Ce Centre scolarise également 360 enfants dans leur école primaire et secondaire.

Un potager à été crée en 2019 avec l’aide du RES pour financer des semences, du fumier et insecticide, du matériel et des ouvriers (budget global de 3261 €)

Beaucoup d’enfants orphelins ont la chance de bénéficier de légumes frais grâce à ce nouveaux jardin potager et progresse ainsi dans leurs études.

“Nous vous remercions  pour vos investissement, grâce à votre aide les enfants orphelins ont pu manger convenablement jusqu’à maintenant par des différents légumes frais, ils ont progressé dans leurs études, on a remarqué une évolution scolaire. En un mot, vos aide assure la survie  des ces enfants. Il y a encore quelque solde que nous  utilisons car les légumes sont toujours des besoins nécessaires pour tous les jours.”

Soeur Victoire

Témoignages auprès des plus pauvres

Genevieve visite les soeurs et les enfants à Madagascar – Octobre 2019 :

“En immersion pendant 3 semaines, c’est mon 5e voyage à Madagascar et je ne connais rien en dehors de Vohipéno , mon point de chute au Foyer de Tanjomoha. Je décide donc de visiter le magnifique Parc de Ranomafana qui reste de toute façon  sur la route: prise de connaissance avec les Lémuriens et la très riche flore de Madagascar. Le guide Séraphin est aux petits soins, il arrive même à me faire découvrir un  Géko nocturne (il faut avoir l’œil pour le dénicher car comme le caméléon il prend la couleur du support sur lequel il est posé), le plus petit caméléon qui existe et bien sûr des Lémuriens encore à l’état sauvage, Dieu merci ! J’apprends avec étonnement que ces Lémuriens sont monogames !!! Nous parcourons 15 km dans la forêt secondaire et primaire, un véritable enchantement pour l’œil.

Départ le lendemain pour Vohipéno que je retrouve avec beaucoup de plaisir : des visages connus, des sourires…mais toujours autant de corps esquintés physiquement et psychiquement parlant. Le foyer du Père Emeric ne recueille plus les tous jeunes enfants handicapés qui sont envoyés à Andémaka à une vingtaine de km en brousse sur la route de Farafangana. Il faut savoir que 700 personnes dépendent de ce centre actuellement avec une petite centaine de nourrissons pour l’activité CRENAM à Tanjomoha, la rééducation kinésithérapique ne concerne que les jeunes à partir de 15 ans et les adultes : Viviane et Philomène (toutes deux malgaches) sont les aides kinés et travaillent avec beaucoup de sérieux à l’amélioration des patients qui leur sont confiés, pieds bots, membres amputés, et je suis surprise par le nombre  croissant de ces derniers. Je fais la connaissance de la nouvelle communauté de sœurs  « Filles de la charité » qui dépendent du foyer du Père Emeric. La sœur responsable et la sœur infirmière sont nouvellement nommées : comme toujours l’accueil est chaleureux et le fait que je sois parmi elles pendant plusieurs jours permet à une certaine complicité de s’instaurer avec à la clé une très belle relation de confiance !  Je peux créer des liens tout particuliers avec Sœur Marie Alice (la responsable) et Sœur Blandine avec qui j’ai beaucoup travaillé au dispensaire. J’admire leur long travail patient et leur solide  connaissance du terrain et de chacun ici ! Sœur Marie Alice m’a également conviée à une séance de caté au pavillon des tuberculeux : que de grâces et de sourires reçus ! Le mercredi est une journée que j’affectionne particulièrement au centre car c’est la distribution de lait, de riz et de farine de maïs : jour de pesée régulière pour les nourrissons et les enfants. C’est l’occasion pour moi de distribuer des sourires et des caresses et de discuter un peu avec l’aide de Robertine qui travaille au dispensaire et qui me fait office d’interprète ! Je détecte beaucoup de petits enfants  avec de graves malformations congénitales, des infirmes moteurs cérébraux, des retards de croissance importants dus à la malnutrition  et des bébés de 3 mois pesant tout juste 2 kg, un miracle qu’ils soient encore de ce monde.

Le lait fourni par le RES est une bénédiction et je crois qu’il faut vraiment rendre grâce car une solution est toujours trouvée d’année en année, même si la vision à long terme n’est pas possible !  Lors de la distribution des médicaments avec Sœur Blandine, je réalise que la malaria sévit actuellement dans la région : elle touche essentiellement les enfants. Là encore les médicaments restent une manne providentielle car les familles travaillant au centre ne paient pas.

Au Foyer du Père Emeric, je n’ai guère pu apporter mon aide d’un point de vue orthophonique car les cas présentés étaient quelque peu désespérés : entre autre, cette jeune fille de 13 ans née infirme moteur cérébrale, sourde-muette et aveugle de surcroît… Quand le sort s’acharne… Et puis il y a ce petit Augustin de 15 ans à qui je n’ai pu prodiguer que des massages au niveau facial et laryngé…Pas de langage, pas de parole, mais des sourires échangés…

Une autre congrégation des FDC  à Vohipéno également, mais totalement indépendante du Foyer Tanjomoha : le centre de Lucien Botovasoa. Je revois avec beaucoup de joie Sœur Marie Clotilde (responsable de la communauté) et retrouve Sœur Nordine, la sœur infirmière fraîchement arrivée et que j’avais connue en 2016 à Tana : elle m’avait permis de rencontrer le Pr RAKOTOFANOMEZANTSOA  ORL à l’hôpital militaire de Tana  et avec qui je m’étais entretenue pour lui parler de mon étonnement  de l’absence de formation orthophonique à Madagascar. Il m’avait précisé à l’époque que c’était sa préoccupation Première, mais après m’être renseignée, rien n’est encore prévu à ce niveau, et pourtant, ce serait tellement utile !

Sœur Nordine a un gros projet de mise en place d’un laboratoire d’analyses pour détecter la Tazomoka assimilée au Paludisme, la fièvre typhoïde, la drépanocytose et la tuberculose qui fait encore bien des ravages ici. Elle travaillerait avec les médecins de l’hôpital d’Henintsoa (elle a déjà tissé de solides liens avec eux) qui assureraient une permanence une fois par semaine dans un premier temps. Il faut savoir  que les infirmières à Madagascar ont le droit de prescription, ce qui permet aux familles d’économiser une consultation chez le médecin, sachant que cette dernière  coûte 30000Ar (environ 7,50€) : totalement inaccessible voire inenvisageable  pour la grande majorité  des familles ici ! Ce laboratoire ouvert à tous permettrait de financer également les médicaments pour ceux qui ne peuvent pas payer et ainsi de relancer le dispensaire qui était au point mort depuis 2 ans.

Sœur Nordine est arrivée en août dernier et il y avait 2 à 3 consultations par jour, aujourd’hui, elle en assure une vingtaine. Elle me soumet ce projet afin de solliciter le RES : elle a déjà obtenu toutes les autorisations  pour l’ouverture, il manque la signature de la sœur provinciale qui ne saurait tarder (la demande a été faite). Un tel projet est très onéreux, mais il rendrait tellement service…

Je me rends également à l’hôpital d’Henintsoa à la demande de Sœur Léa : une femme de 60 ans a fait un AVC il y a deux mois et est nourrie par sonde nasogastrique. Je suis dans mon domaine de prédilection ! Je décide après examen de lui faire retirer et de procéder aux premiers essais alimentaires par voie orale ; tout se passe au mieux et je lui donne les exercices à faire pour la continuité des progrès. Une semaine après, tout est rentré dans l’ordre et nous la ramenons chez elle à une dizaine de kilomètres de l’hôpital : c’est une belle victoire pour elle et le sourire est revenu sur son visage ainsi que sur celui de son mari. Belle récompense ! Sœur Léa me demande également de consulter une petite orpheline de 3 ans qui ne parle pas. A priori rien de bien sérieux après l’avoir observée en situation de jeux. Le personnel fait tout à sa place et devine la moindre de ses attentes. Pourquoi se fatiguerait-elle à parler ? Les conseils donnés à la nourrice portent leurs fruits car une semaine après, la petite parle et elle a du vocabulaire !!! Ce sont des petits miracles qui me font penser qu’il est grand temps de créer au moins une école d’orthophonie à Madagascar ! Les études durant 5 ans, il est grand temps de se pencher sur cette question, car avant que la première promo ne sorte…

Pour ces deux centres, de Vohipéno où la pauvreté est extrême, la demande des sœurs reste la même : la période de soudure pour le riz. Il y en a deux dans l’année : en février/mars/avril et septembre/octobre/novembre. Pas de stocks, plus rien, y compris pour le lait en ce qui concerne la communauté de Lucien Botovasoa. Et puis, au bout d’un certain temps, les sœurs de LB me confient qu’elles ont du mal à se soigner et le suivi rigoureux de leur traitement n’est pas toujours assuré…

Il m’a été confié un nouveau centre en tant qu’ange gardien, celui de Manakara avec Sœur Emérentienne. J’avais fait sa connaissance avec François et je la retrouve avec beaucoup de plaisir. Je fais également la connaissance de Mr Abraham qui gère parfaitement le stock de lait. François a visité le centre lors de son séjour au printemps dernier, la passation est au top ! Merci à lui pour le travail accompli avec toujours autant de sérieux et de gentillesse !

Puis visite des deux communautés d’Andemaka  à 20 km de Vohipeno : il faut 2 heures pour faires ces 20 km, c’est vous dire si la population là-bas est isolée et elle est totalement coupée du monde en début d’année…La pauvreté y est encore plus importante. Il existe un total remaniement de ces deux communautés que j’avais visitées l’an passée (elles sont distantes de 1 km). Il n’existe plus qu’une seule responsable, Sœur Marie-Josèphe, qui a eu la gentillesse de s’arrêter à Tanjomoha pour se présenter alors qu’elle partait en retraite à Fianarantsoa. Je passerai 2 jours là-bas et reste très inquiète pour ces sœurs car il n’y a eu aucune passation. Sœur Madeleine qui reste seule à Marie Immaculée me semble en plein désarroi car elle est responsable de la gestion des frais scolaires et n’a aucun papier concernant les années précédentes… De même, les projets établis l’an passé n’ont pas abouti… Il s’agissait essentiellement de mettre un système de pare-foudre (matériel fourni) pour protéger les panneaux solaires …Le matériel est resté introuvable, et la mauvaise saison arrive à grands pas… J’espère pouvoir contacter Sœur Marie-Josèphe par mail pour lui en parler….De plus situation très précaire car il n’y a plus aucune réserve de lait et la rentrée scolaire est prévue dans la semaine de ma visite. Les effectifs ont quasiment doublé car les sœurs ont ouverts la cantine scolaire aux écoles environnantes tant la situation est dramatique pour la population.  Au Foyer des handicapés, je retrouve Sœur Honorine qui s’occupe de la rééducation kiné des jeunes enfants. La rentrée des classes n’a pas encore eu lieu : je vois très peu d’enfants…

Il n’y a qu’une petite dizaine d’enfants, orphelins et donc internes et à charge des sœurs : la plupart sont appareillés au niveau des membres inférieurs et le mental ne suit pas toujours…Je lis une profonde tristesse dans leurs yeux. Sœur Honorine qui me reçoit pour la visite me précise que l’aide apportée par une association italienne en ce qui concerne la fabrication des chaussures s’amenuise d’années en années… Au foyer les sœurs sont au nombre de 4, donc cela fait 6 sœurs au total pour les deux centres quand elles étaient encore 10 l’an passé…

A Andemaka, j’ai la très grande joie de revoir Rosina que j’ai suivie deux ans de suite à Tanjomoha : elle a 36 ans et a fait un AVC avec hémiplégie droite et perte de la parole. Avec une volonté tenace, elle a réussi à obtenir son diplôme de couturière au centre du Père Emeric, elle marche –avec beaucoup de difficultés- avec des béquilles et s’exprime. Elle a 3 enfants de respectivement 12, 8 et 3 ans… Le Seigneur a mis cette jeune femme sur ma route et je me suis promis de ne pas l’abandonner…Je me souviendrai toujours de sa joie lors de nos retrouvailles : elle m’appelle « maman ». Je sens une complète détresse chez elle. La paroisse de Saint Nauphary où j’habite avait financé la construction de sa maison l’an passé : il manque 2 portes et une fenêtre pour qu’elle puisse s’y installer ainsi qu’une table de couture pour ouvrir son atelier de couture. Actuellement, elle gagne 2000 Ar par jour, mais elle peut tout  aussi bien  ne rien gagner du tout : un kilo de riz coûte en moyenne 2080 Ar et un œuf coûte en moyenne 500 Ar : on ne peut que comprendre sa détresse ! Quant aux frais d’écolage pour ses enfants, elle ne peut évidemment pas assumer. Je fais confiance, les solutions en France seront trouvées et je charge l’école de menuiserie de  Tanjomoha d’assurer les travaux pour terminer les huisseries et la fabrication de la table.  Rosina a réussi à m’écrire une lettre très poignante comme chaque année.

Mon voyage s’achève : je ne remercierai jamais assez toutes les sœurs rencontrées, de la confiance qu’elle m’ont accordée, de leur accueil  et je voudrai mettre en avant leur mission auprès des plus pauvres et des laissés pour compte. Elles m’ont toutes chargée de dire un grand MERCI  au RES pour l’aide apportée au niveau du lait et des médicaments bien sûr, mais aussi pour le soutien financier dans tous leurs projets ponctuels ou récurrents. Que Dieu les préserve, et prions pour qu’il y ait un réel éveil et réveil de conscience des dirigeants au niveau mondial…

Geneviève BOUDARD

De beaux rires francs pour nous accueillir !

Suite du Compte-rendu de visite d’Isabelle et Pierre

Pour aller de Farafangana à Tangainony, la circulation en voiture étant très difficile, il vaut mieux naviguer sur le fleuve. Nous traversons à pied la ville de Farafangana pour aller au port ; en fait de port, il s’agit plutôt d’une rive où les canots, de longues barques à moteur accueillent facilement 30 personnes. Les lavandières lavent leur linge au milieu des barques. Le port grouille de monde. Thierry nous accueille. Ce Français, marié à une femme malgache (Tina), a acheté 6 canots il y a 5 ans pour faire voyager les touristes et les malgaches, mais la concurrence est exacerbée. Il a essayé d’organiser des tours pour faciliter les départs à heure fixe des canots, mais les règles du jeu n’ont été respectées que quelques mois, et maintenant, c’est la loi du plus fort. La corruption, qu’il évalue à 1/3 de son chiffre d’affaires, freine toutes les bonnes initiatives. Il a été agressé récemment par un concurrent, il a filmé la scène et porté plainte, mais cela n’a servi à rien. Il vient néanmoins d’obtenir une autorisation pour construire un petit port plus loin et espère mener son business tranquillement. Il nous dépeint un tableau de Madagascar sombre. Il se désole de voir ce beau pays sombrer dans la délinquance et la malnutrition. Tout pousse pourtant à différentes saisons, mais rien n’est organisé pour créer les conditions d’un développement harmonieux. La femme de l’un de ses gardiens vient ainsi de mourir de la rougeole. Après 2 heures d’attente et de palabre, nous montons dans le canot de sa société DORIS en compagnie d’un couple de suisses un peu aventuriers, qui souhaitent découvrir l’île loin des sentiers battus. Après 1 heure 1/2 de navigation au milieu des rizières, nous arrivons au village de Tangainony.

Nous le traversons, pour rejoindre les sœurs. Une myriade d’enfants nous suit. Ils nous font de merveilleux sourires, lorsque nous les photographions et filmons. Nous leur montrons nos vidéos prises avec nos téléphones portables et ils rient à gorge déployée lorsqu’ils se voient. Une petite fille de 5 ou 6 ans nous attendrit particulièrement. Sa robe salle tombe en lambeaux, son nez coule, ses dents sont à moitié tombées (c’est l’âge de la petite souris), ses cheveux sont décolorés (c’est un signe de carence alimentaire), et pourtant elle rit. Un beau rire franc et naturel qui nous émeut au plus profond de notre cœur.

Puis nous arrivons chez les sœurs, installées sur les hauteurs du village. Elles nous accueillent chaleureusement, leur gaieté se lit sur leur visage. Nous passons à table et rions beaucoup.

Situation générale

Les sœurs nous décrivent leurs différentes missions :

  • Eradiquer la lèpre et la tuberculose,
  • Scolariser les enfants de la maternelle au primaire (400 élèves), leur donner une bonne éducation religieuse et morale, et gérer la cantine (86 enfants)
  • Assurer la mission pastorale (250 jeunes)

Il y a 4 sœurs : sœur Henriette, la responsable de la maison, sœur Thérèse, la directrice de l’école, sœur Marie-Jacqueline, l’infirmière en charge du dispensaire. Sœur Lidvine est absente car elle est en mission pastorale en brousse.

Le centre compte 24 salariés : 4 aides-infirmiers, 4 cuisinières, 1 jardinier, 1 gardien, 1 lavandière et 13 enseignants. Les familles étant très pauvres, elles ne paient que la cantine (2.000 aryas / mois), afin de les responsabiliser. Les sœurs proposent à Pierre de devenir le professeur de français qu’elles ne parviennent pas à trouver pour l’école !

Une nouvelle école flambant neuve va être inaugurée le 18 mai prochain. Mais la commande de 88 pupitres (environ 2 000€) n’a pas pu être validée par le dernier conseil provincial de la congrégation, car la lettre est arrivée trop tard. Les sœurs attendent le mail d’approbation de la mère supérieure, sœur Zénaïde, pour passer la commande.

 Visites

Nous visitons le dispensaire. Sœur Marie-Jacqueline occupe le poste d’infirmière, mais dans ce village reculé, elle effectue toutes sortes de missions qui relèvent davantage d’un médecin : elle s’occupe des accouchements, soigne la tuberculose, assure les urgences … avec très peu de matériel, mais elle met tout son cœur à l’ouvrage, avec son équipe dévouée. Elle réalise plus de 1 000 consultations par mois. Le lundi et le vendredi sont les journées les plus chargées avec 80 consultations en moyenne, le mardi et le mercredi une trentaine (seulement !). Elle complète les traitements avec la médecine traditionnelle, lorsqu’elle manque de médicaments. Celle-ci peut se révéler efficace, mais il faut être très vigilant, car si la dose est trop forte, la plante médicinale peut devenir toxique ! Le jeudi est consacré au grand nettoyage du dispensaire. Sœur Marie-Jacqueline trouve encore le temps de gagner un petit peu d’argent avec un élevage de poulets et même la fabrication de brioches ! Son sourire illumine son visage, son contact auprès des malades est remarquable. Lorsque nous marchons ensemble, tout le monde vient à elle le sourire aux lèvres et les yeux pleins de gratitude.

Nous visitons également l’aile du bâtiment réservé aux tuberculeux, qui abrite en moyenne 70 malades, répartis dans des chambres 2 par 2, en fonction de la date du début de leur traitement. Nous découvrons une jeune femme qui s’appelle Maria. Agée d’une trentaine d’années, déjà mère de 5 enfants, elle est arrivée complètement épuisée au centre il y a quelques jours, après 1 jour de marche et une ½ journée de pirogue. Sœur Marie-Jacqueline lui pose une perfusion. Elle ne pèse guère plus que 30kg : nous sentons que ses jours sont comptés. Nous la portons dans notre prière. Heureusement, sa maman lui tient compagnie. Nous rencontrons également Kepit, un autre tuberculeux qui ne peut supporter de chemise sur sa peau.

De retour au centre, nous mettons à jour la liste des médicaments qui seront fournis par PHI (environ 6 cartons par an). Nous augmentons les quantités d’antidépresseurs et de crèmes contre les mycoses. Sœur Marie-Jacqueline nous montre notamment l’intérêt de la crème Bétaméthasone, qui permet de faire la différence entre le taches de lèpre et les mycoses. Nous ajustons les relevés de stock de cartons de lait. En ce moment, il y a 4 ou 5 prématurés et beaucoup d’orphelins, suite au décès de mères en couche, qui sont malheureusement fréquents lorsque la naissance a lieu à domicile et non à l’hôpital.

Projets :

  • 88 pupitres pour l’école qui vient d’être achevée,
  • 2 panneaux solaires, notamment pour le microscope et le frigidaire du dispensaire
  • 1 nouvel harmonium pour la chorale de l’Eglise (l’un des enseignants de l’école en joue très bien justement)

Le soir, nous dinons avec les sœurs. Comme toujours, le repas se prend dans la joie. Nous nous faisons des cadeaux ; nous offrons une jolie icone de Marie. Isabelle reçoit un joli sac en paille tressée, Pierre et François un beau chapeau de paille. Après le dîner, nous chantons et prions ensemble. Nous passons vraiment une soirée joyeuse et nos pensées vont à Maria et Kepit.

 

Compte-rendu de Visite d’Isabelle et Pierre à AMBATOABO – FARAFANGANA

Ce centre est tenu par les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul. Sœur Téodora nous accueille avec joie. Son dynamisme nous touche.

 

Visites

Nous visitons la léproserie, créée en 1902.  En pratique, il n’y a quasiment pas de lépreux en ce moment, car les maisonnettes sont en cours de réfection. D’habitude, il y a 60 lépreux sur ce site. Le médecin, Jean Paul, est chargé de faire le dépistage précoce de la maladie. Il nous explique que les premiers signes de la maladie sont l’apparition de taches claires sur la peau, qui devient insensible à cet endroit. La difficulté est de bien faire la différence entre les mycoses et la lèpre. Si le patient ne reçoit pas de traitement à temps, la bactérie va atteindre ses terminaisons nerveuses, et il ne sentira plus ses doigts ni ses pieds. Le médecin part régulièrement en tournée dans les villages pour décrire les premiers signes. Prise à temps, cette maladie se soigne et le malade guérit. La Fondation Raoul Follereau a longtemps aidé la léproserie, a fourni 2 véhicules pour les tournées en brousse, mais les subventions diminuent nettement. Il y a 4 500 consultations relatives à la lèpre par an.

Situation actuelle

49 personnes travaillent au centre : 2 médecins, 1 anesthésiste, 1 nutritionniste, 5 infirmières, 2 sages-femmes, 5 aides-soignantes, 2 pharmaciennes, 2 laborantins, 4 ménagères, 3 cuisinières, 1 chauffeur, 3 agents d’entretien, 4 gardiens, 12 enseignants, 2 jardiniers.

Le RES collabore avec PHI (Pharmacie Humanitaire International) qui facture des médicaments à des prix « humanitaires ». La Fondation Deerfield, issue d’un groupe pharmaceutique, finance l’équivalent de 50K$ de médicaments répartis dans 33 centres à Madagascar, toutes congrégations confondues. Les médicaments sont acheminés gratuitement par Aviation Sans Frontière depuis Orly jusqu’à Tananarive. Chaque centre doit fournir tous les justificatifs pour obtenir l’agrément qui permet ensuite de recevoir les médicaments et d’échapper aux droits de douanes. Chaque dispensaire commande les médicaments qui ne s’achètent pas localement ou bien coûtent beaucoup trop chers en pharmacie. Ceux qui sont vendus en flacons ou pèsent trop lourds sont écartés. La livraison a lieu une fois par an à Tananarive. Les sœurs s’organisent ensuite pour récupérer les colis à leur maison mère située à la capitale et les dispatchent dans les différents centres au gré de leurs allées-venues.

Sœur Teodora qui est responsable du centre médico-chirurgical et infirmière diplômée présente fièrement l’agrément gouvernemental obtenu le 19/02/2018, après des mois de procédure, avec l’aide de sœur Lucie (environ 400 heures de travail et de déplacements). Sœur Lucie actualise le cahier des charges de PHI : liste du personnel, de l’équipement et des besoins en médicaments par rapport à l’année dernière. Sœur Téodora certifie que les médicaments ne seront pas revendus. Il y a 40 lits d’adultes et 12 lits d’enfants au centre médico-chirurgical. On compte en moyenne 12 accouchements et 600 consultations par mois.

Le centre compte 5 sœurs en plus de sœur Teodora, sœur Jacqueline, infirmière également, responsable de la distribution de lait et de médicaments, sœur Lucie aide-soignante, sœur Virginie, responsable du matériel scolaire, sœur Madeleine, responsable de l’internat et de l’école ménagère, sœur Marie-Louise, responsable du potager.

160 personnes atteintes de tuberculose sont suivies régulièrement et viennent prendre leur traitement quotidien au centre. 50% des familles n’ont pas de quoi payer le traitement, qui dure de 2 à 6 mois. Alors les sœurs fabriquent des petits pains qui sont vendus et cela compense le manque à gagner. Quelle ingéniosité !

Il n’y aura bientôt plus de lait, surtout du 1er âge. Le décompte de lait est précis ; tout est consigné sur un cahier et François reporte les données sur le fichier Excel du RES. Il reste 24 cartons de lait entier (qui est distribué aux nourrissons et aux tuberculeux) et 9 cartons de lait ½ écrémé, qui est donné aux mamans qui allaitent. Le lait en poudre est dilué dans de l’eau bouillante et servi sur place, pour éviter qu’il ne soit revendu. Les sœurs en consomment aussi un peu sous forme de yaourts, pour rester en forme et poursuivre leurs nombreuses missions.

Sœur Teodora nquitte la maison en juillet, pour une autre destination. L’inquiétude se lit sur son visage.

Projets

  • Un puits pour le potager (400€ environ), qui pourra ensuite être agrandi
  • Des repas pour les lépreux

Nous visitons avec sœur Teodora le centre médico-chirurgical, qui est particulièrement propre et bien équipé : salle d’attente, salle des urgences, salles de consultation de médecine et de gynécologie (une lueur de fierté se lit dans ses yeux quand elle nous montre l’appareil d’échographie), salle de soins, pharmacie, bloc opératoire et salle de radiologie. La fondation Alexandre POUSSIN a récemment fait un don de 30 000€ qui a permis d’acheter les appareils de radiologie. Le radiologue nous montre la radio des poumons d’une femme atteinte de tuberculose : les taches blanches révèlent la maladie.

Nous nous levons à 6h45 pour le petit déjeuner joyeux à 7h avec les sœurs. Les sœurs Teodora, Marie-Louise et Madeleine restent avec nous pour nous faire visiter le site.

Le lendemain, nous débutons la journée par la prière du matin avec la douzaine de journaliers dans un coin du jardin potager. Nous sommes heureux de partager cet instant de prière avec eux et d’offrir notre journée au Seigneur.

Ensuite sœur Marie-Louise nous fait fièrement visiter son jardin potager. Et il y a de quoi ! Il s’agit d’un grand potager avec des carrés de manioc, caféiers, papayers, vanille, légumes etc… Il nourrit la communauté pour une partie de l’année. 2 hommes l’aident dans son travail.

Puis nous assistons à la distribution de médicaments pour les tuberculeux convalescents : chacun tend une carte rose à la pharmacienne sur laquelle sont consignés les dates de prise de médicament (3 cachets par jour pendant 3 à 6 mois), et l’évolution du poids de chacun.

Vient ensuite le moment de la distribution de lait pour les tuberculeux, les salariés et les journaliers. Nous commençons à revoir des visages connus. Isabelle prend le bébé d’une jeune femme dans ses bras.

Nous nous rendons ensuite à la léproserie avec sœur Téodora et rencontrons 2 malades. L’un est quasiment guéri et déplie aisément les doigts de sa main, l’autre en revanche a ses doigts tout repliés, comme s’ils étaient paralysés. Sœur Téodora lui montre comment faire des exercices d’assouplissement afin de retrouver un peu de mobilité. Sœur Téodora nous explique qu’à son arrivée, le personnel ne voulait pas vivre si près des lépreux, par peur de contagion. Mais elle les a rassurés ; comme ils sont bien nourris et en bonne santé, ils ne craignent rien.

Nous nous rendons ensuite dans le territoire de sœur Madeleine qui nous fait visiter son jardin potager, entretenu par les 25 élèves de l’internat. Elle leur a dit de faire pousser un plante qui sert dans la lutte contre le cancer. Puis elle nous fait visiter son école ménagère (apprentissage des règles d’hygiène, cours de couture et de broderie). Une vingtaine de jeunes filles de 14 à 17 ans, vêtues de belles robes colorées cousues de leurs propres mains, s’activent autour des patrons qu’elles doivent recopier. Nous repérons 2 machines à coudre manuelles de la marque Singer comme celles de nos grands-mères. Une élève prend les mesures d’Isabelle pour lui confectionner une robe. Une machine à coudre coûte environ 400.000 ayas, c’est-à-dire 100€ ou 100 jours de salaire. Sœur Madeleine nous explique qu’une fois formées, les filles repartent dans leur village, mais n’ont pas le matériel nécessaire pour exercer leur métier de couturière. Nous nous disons avec François que ce serait bien d’imaginer une trousse de couturière qui serait donnée avec le diplôme. Peut-être aussi avec une ou deux commandes pour débuter et un acompte pour acheter le tissu.

Nous avons déjà rencontré cette problématique en visitant l’atelier de formation à la menuiserie de Manakara. Là également, les jeunes partent sans matériel pour exercer leur métier ; sans doute qu’une petite caisse à outils contenant marteau, clous, vis, tourne vis, scie, vrille, serait une idée à explorer.

Dans les deux cas, il conviendra de prévoir une obligation de revenir au centre 1 an après, afin de s’assurer que le matériel n’a pas été simplement revendu. Sœur Madeleine nous explique également la problématique de la fripe. La fripe, ce sont des vêtements d’occasion arrivés d’Europe qui inondent les places de marché. Cette marchandise, gratuite au départ avant le jeu des revendeurs, concurrence déloyalement les textiles locaux qui eux, ont bel et bien un coût de fabrication, empêchant ainsi tout développement de l’activité locale. C’est l’exemple typique de la « fausse bonne idée ». De fait, la plupart des gens que nous croisons portent des T-Shirts « Nike » ou « Fly Emirates » et non des chemises typiquement malgaches. Quel dommage !

Nous rejoignons la petite maison que nous prêtent les sœurs le temps de notre séjour. Elle jouxte l’école et nous arrivons juste au moment de la sortie. Nous décidons de jouer avec les enfants de la maternelle à « 1 2 3 soleil ». Ils sont hilares et leurs cris de joie nous réjouissent. Nous reconnaissons quelques parents qui sont salariés du Centre.

Puis nous assistons aux vêpres à 18h, prions avec les sœurs et racontons notre virée à Manombondro pendant le diner, très animé et très gai comme d’habitude.  D’ailleurs, si un mot pouvait résumer notre voyage, ce serait la joie, et pas la misère. Avec les sœurs, nous sommes au service des plus pauvres, des plus vulnérables, le cœur plein d’espérance, les yeux tournés vers Dieu, qui œuvre à nos côtés. L’enfant qui n’a rien dans le ventre, mal habillé et tout sale et qui pourtant nous sourit jusqu’aux oreilles, la vielle femme décharnée dont le regard s’illumine au passage des sœurs, c’est Dieu qui se rend visible ici-bas et nous invite à l’humilité, à la compassion.

Nous offrons aux sœurs une belle icone et elles nous couvrent de cadeaux :  une robe pour Isabelle, cousue par les élèves de sœur Madeleine et une belle chemise très colorée pour Pierre. Yves notre chauffeur nous prend tous en photo. Sœur Jacqueline nous offre également, ainsi qu’à Yves, un beau polo aux couleurs du Centre Saint Vincent de Paul. Les sœurs insistent pour savoir si nous reviendrons l’année prochaine : nous annonçons notre retour pour la mi-mars 2020. Nous leur demandons ce qui leur ferait plaisir, et que nous pourrions mettre dans nos valises la fois prochaine : elles suggèrent du fromage, du jambon et du saucisson sous vide.

Après le dîner, nous chantons jusqu’à 21h (heure bien tardive !) et apprenons aux sœurs des chants de la Communauté du Chemin Neuf. Sœur Madeleine nous enregistre sur son téléphone. Nous leur laissons les paroles, elles pourront ainsi renouveler leur répertoire.

Le lendemain, nous participons à la rentrée des classes des tous petits avec sœur virginie. Ils nous chantent les chansons de notre enfance : « gentille alouette ». Ils nous offrent même des petits chapeaux typiques de la région.

Le lendemain, dès 8h30, nous quittons le Centre d’Ambatoabo : nous embrassons les sœurs avec émotion, puis nous nous séparons à regret, après une dernière photo revêtus de nos beaux polos. Il est temps de regagner Tananarive : le voyage va durer 2 jours !

 

 

 

 

Des nouvelles du dispensaire de Mahabo construit avec l’aide du RES

2018 a été une année très rude pour les cultivateurs travaillant dans la région de Morondava, me communique Sœur Miriame, Supérieure de la Communauté des Sœurs de Notre Dame de la Salette ; il a plu deux fois de toute l’année. Heureusement, cette année le ciel a été beaucoup plus généreux et les récoltes sont bonnes. Néanmoins, les cultivateurs sont toujours moins nombreux en raison des vols des récoltes. « C’est à trois reprises que des voleurs sont apparus dans l’enceinte de notre Communauté, malgré la présence d’un mur encerclant notre propriété ». Actuellement, un militaire armé veille le Centre la nuit, mis à disposition des religieuses par l’Armée à raison de 20’000 Ariarys/semaine (5 €/sem.). Les gardiens traditionnels non armés sont inefficaces. Des terres cultivables mis à disposition des familles pauvres jouxtent les murs d’enceinte de la Communauté, mais personne n’en veut,  « les récoltes disparaîtront de toute manière sous nos yeux » confirme un habitant du quartier. La faim tenaille toujours plus de monde et ce malheureux phénomène va grandissant. L’effectif des élèves de l’école primaire du Centre a diminué et beaucoup d’enfants ne fréquentent plus l’école, les parents étant dans l’impossibilité de subvenir à leurs obligations.

Les religieuses ne se plaignent de rien malgré leur confort pourtant bien menu. Il n’y a pas d’eau courante dans la maison, et chacune d’entre elles se rend quotidiennement puiser l’eau au forage situé à l’orée de la propriété. Un château d’eau est pourtant bien là, mais l’argent manque pour le relier à la source. Un projet d’installation d’une pompe solaire est actuellement en cours d’étude.

Le dispensaire de Mahabo, situé à 45 km au sud de Morondava, a été construit en 2014 grâce à la générosité de RES. Géré par les Sœurs Petites Servantes du Sacré Cœur, ce Centre de santé est déjà très réputé et apprécié dans toute la région. Ce sont en moyenne plus de 1’600 consultations par mois, dont une centaine chaque samedi, jour de marché dans cette bourgade campagnarde. Durant l’épidémie de rougeole, où 160 à 200 patients se présentaient chaque jour, il n’était pas rare de prendre le repas de midi à 17.00 h, me confie Sœur infirmière Emma, responsable de l’établissement. Un décès est à déplorer durant cette période, un enfant de 5 ans arrivé beaucoup trop tard pour recevoir des soins. La propreté et l’ordre règnent en maître dans ce bel édifice, équipé d’un laboratoire d’analyse performant. Merci à RES pour ses dons de médicaments et de lait 1er âge, dont profitent de nombreux petits orphelins innocents.

Monseigneur Fabien me prie de saluer les membres RES de sa part et remercie notre association pour l’aide précieuse accordée aux Communautés de son diocèse.

Beau dimanche de Pentecôte

François

Bemanonga, maison des Soeurs

Bemanonga, les Soeurs de la Communauté

Bemanonga, Sr Félicité et le forage de la Communauté

Mahabo, le dispensaire de la Communauté

Mahabo, la maison des Soeurs

Mahabo, Sr Emma devant le lait RES 1er âge

mahabo, le laboratoire du dispensaire

Morondava, couché de soleil sur l’allée des baobabs

Les Soeurs sollicitent l’aide du RES pour répondre aux besoins des pauvres.

La Congrégation des Ursulines effectue de grands efforts pour financer la formation de ses religieuses. Actuellement, une vingtaine de jeunes Sœurs se spécialisent dans différents domaines (la santé, l’enseignement, le social…), ce qui occasionne à court terme de grandes dépenses. Cette situation oblige les Communautés à équilibrer elles-mêmes leur budget, voire  même à soutenir la maison mère, m’informe Sœur Madeleine. Faute de moyens, la vieille voiture du Centre d’Ambalanirana est « sur les plots » depuis deux ans. Cette même Communauté a malheureusement été contrainte de fermer sa cantine scolaire. Pour l’année scolaire 2019 -2020, une demande d’aide sera formulée à RES pour financer la réouverture de la cantine scolaire aux 50 élèves habitants à 5 km de l’école. Aujourd’hui, ces jeunes sont contraints de se rendre à leur domicile pour le repas de midi. Par contre, un beau projet se réalisera en octobre prochain dans ce Centre éloigné de tout, accessible par une mauvaise piste en terre de 92 km ; « Energie Assistance France » (EAF) effectuera une nouvelle installation de panneaux solaires, évitant ainsi aux religieuses l’utilisation de lampes à pétrole ou de bougies.

Sœur Madeleine remercie RES pour avoir financé les frais médicaux d’Albert, lépreux accidenté de 85 ans, seul, sans famille, sans argent. Aujourd’hui, ce monsieur loge dans une petite maison proche de la Communauté, logis offert gracieusement par un habitant du village. Albert ne peut plus se lever et nécessite une présence permanente ainsi que des massages quotidiens pour soulager ses douleurs et tenter la réanimation de ses jambes. Les Sœurs se privent de nourriture pour assurer l’alimentation de ce pauvre homme et du garçon de garde de 15 ans qui loge avec ce dernier. RES est à nouveau solliciter pour venir en aide à ces religieuses au grand cœur, se privant même du minimum pour secourir un homme abandonné en chemin. Quel magnifique exemple d’amour et de solidarité.

Fraternellement

François

Tsiroanomandidy – Ambalanirana, transport de riz

Ambalanirana, Sr Sup. Madeleine et Sr Géorgine

Ambalanirana, prestations du masseur Léon

Ambalanirana, prestations des Soeurs en faveur d’Albert

Ambalanirana, Albert, le lépreux accidenté

Ambalanirana, la maison des Soeurs

Ambalanirana, les Soeurs de la Communauté

Le sport est si bénéfique pour les jeunes !

« Cette année, il est dangereux de se rendre à Antsalova », ce sont les paroles de Sœur Lucienne, responsable de cette Communauté éloignée de tout. Des véhicules se sont faits attaquer et tous les passagers ont été dévalisés, heureusement sans causer de blessures graves. Actuellement, la piste est en très mauvais état, sans entretien du tout. Il faut trois jours en taxi-brousse pour parcourir les quelques 400 km reliant Tsiroanomandidy à Mentirano et un jour pour atteindre Antsalova à cette petite ville côtière du canal du Mozambique. Ces jours même, aucun taxi-brousse ne circule sur cette piste en raison de l’insécurité, ceci jusqu’à nouvel avis.

C’est à la capitale que j’ai eu l’opportunité de rencontrer Sœur Lucienne, présente pour un séminaire. Elle est heureuse de m’annoncer et de remercier RES pour le financement des nouveaux panneaux solaires qui fonctionnent très bien. « Le congélateur nous permet  de fabriquer et de vendre des glaces et de gagner ainsi quelque argent  pour soulager la faim des plus pauvres ».

Une belle place de sport (terrain de football, basket et volleyball), propriété des Sœurs Ursulines de Tsiroanomandidy, permet à un grand nombre de jeunes de se défouler  régulièrement. En effet, cette place de sport est disponible pour les 430 étudiants du lycée de la Communauté durant les jours ouvrables de l’école, alors que les jeunes de la ville s’y rendent durant les vacances scolaires, les samedis et dimanche durant toute l’année. « Cela fait du bruit mais on le supporte très bien, m’explique Sœur Sup. Suzanne, sachant que le sport est si bénéfique pour les jeunes, ceci même au niveau des résultats scolaires».

Bon dimanche et belle semaine

François

 

Tsiroanomandidy et sa cathédrale

Tsiroanomandidy Sr Olivette et Sr Sup. Suzanne (à droite)

Tsiroanomandidy Lycée

Tsiroanomandidy terrains de sport de la Communauté

Antsalova, nouveaux panneaux solaires

Antsalova, batteries neuves

Tana, Soeur Sup. Lucienne, Antsalova

«  A la vue du travail à accomplir, c’était un vrai besoin de s’établir en ces lieux »

Il y a une année et demie, les Sœurs Missionnaires de Marie (Maristes) s’installaient à la périphérie d’Antsirabe dans un immeuble acheté à un expatrié. Quelques petites transformations dans ce bel immeuble en briques rouges suffirent à loger quatre religieuses et aménager quelques petites salles pour accueillir des femmes pauvres. Elles viennent ici toujours plus en nombre pour se former durant un an dans le domaine de la couture, du tricot, de la cuisine. Le désir de la plupart de ces apprenantes est de poursuivre cette formation sur deux ans, mais pour l’instant les finances manquent pour assurer le salaire d’une formatrice. La Communauté est pauvre et chaque Euro compte. L’an passé, les religieuses ont beaucoup apprécié l’aide de RES pour l’achat de livres et de mobilier pour une nouvelle bibliothèque ainsi que pour l’acquisition de cinq machines à coudre. La Communauté assure également un soutien scolaire à plus de cinquante enfants et adolescents en difficultés ainsi qu’à vingt cinq prisonniers mineurs. «  A la vue du travail à accomplir, c’était un vrai besoin de s’établir en ces lieux », me communique Sœur Perpétue, responsable de la Communauté.

Intention de prière : pour de nouvelles vocations dans cette Congrégation des Sœurs Maristes en perte de vitesse. Au nombre de 800 il y a cinquante ans, les religieuses sont moins de 400 actuellement, dont nombreuses sont âgées.

Rakoto, jeune homme de 23 ans, travaille comme cuisinier et homme à tout faire dans une gargote (restaurant malgache) à Antsirabe. Il désire économiser et assurer au mieux son avenir. Le salaire de cuisinier est petit, raison pour laquelle il travaille encore comme gardien de nuit pour son même patron européen. Le salaire mensuel cumulé de ces deux emplois s’élève à 150’000 Ariarys (soit 40 €). N’est-ce pas une forme d’esclavage que d’user physiquement et psychologiquement d’un être humain pour un si misérable salaire ?

Fraternellement

François

Antsirabe, Soeur Irène dans sa bibliothèque

Antsirabe, Soeurs Irène, Sr Alégria et Sr Perpétue

Antsirabe, la maison des Soeurs Maristes

Antsirabe, jolie chargement

Antsirabe, le centre de rééducation

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