Témoignage : Visite d’une famille auprès des soeurs de Madagascar

Je suis Ange Gardien du RES à Madagascar depuis une petite dizaine d’années. Mon rôle est d’être responsable,  tout au long de l’année, de plusieurs centres missionnaires soutenus par le RES. Écoute des besoins exprimés par les sœurs, suivi des programmes d’aides (Lait, médicaments, nourriture, financements), soutien moral et prière. L’Ange Gardien s’engage à visiter régulièrement, à ses frais, ses centres pour renforcer la relation et mieux se rendre compte sur le terrain de leur situation, leurs difficultés mais aussi toucher du doigt, grâce aux sœurs, la pauvreté. Il peut ainsi témoigner à son retour, non seulement de la réalité de la vie des plus pauvres mais surtout du travail des sœurs qui sont le visage du Christ pour ses plus petits.

Après 4 années d’absence du fait de la pandémie mondiale et de l’arrêt des vols internationaux sur l’île, nous décidons de réaliser la visite 2023 en famille, à l’occasion de nos 23 premières années de mariage, n’ayant pu fêter dignement notre jubilé de 20 ans.

Nous concoctons donc un voyage familial mélangeant tourisme (ce que je n’avais jamais eu le temps de faire, le consacrant à visiter le plus possible de centres) et rencontres fraternelles avec les sœurs. C’est une chance donnée à mes enfants de pouvoir ainsi voir deux facettes de Madagascar: la très grande pauvreté de sa population mais aussi la richesse de sa culture, de ses ressources et de ses paysages.

A l’heure où mes enfants basculent dans la vie adulte, ils peuvent se rendre compte personnellement de la chance qu’ils ont d’être aimés, instruits, nourris et soignés, mais aussi de constater que chacun, à sa mesure, est appelé à contribuer au bien commun, jusqu’à y consacrer sa vie, comme les soeurs.

C’est ainsi que nous sommes acceuillis, ma femme Diane et moi, ainsi que nos trois enfants, Hugo (20 ans), Arthur (18 ans) et Amicie (13 ans) par des soeurs très heureuses de rencontrer la famille de “Monsieur Gérald”.

Notre première visite est le centre principal des Carmélites de Sainte Thérèse de Turin. Situé à Ilanivato, dans la banlieue de Tana, le centre se dresse sur une petite colline, au milieu du village, surplombant les bidonvilles de la ville basse. La misère nous saute au visage. Misère crasse et violente des villes. Rues bondées, jonchées de détritus, dont les trottoirs sont occupés par des échoppes innombrables et temporaires et des vendeurs à la sauvette. Embouteillages monstres de véhicules d’occasion importés d’Europe à la carburation défaillante.

Ici, les Carmélites ont bâti une grande école d’un excellent niveau qui accueille tous les enfants pauvres. Dans des locaux à côté, le dispensaire et le “cabinet de dentisterie” soignent gratuitement les nombreux malades qui viennent chaque jour. Le centre a également développé une formation professionnelle de “coupe et couture” pour les jeunes filles. Enfin, les sœurs participent à la vie paroissiale, en très bonne collaboration avec le curé, et animent la catéchèse avec des laïcs.

Dans un long échange, Soeur Marie des Anges, nouvelle Déléguée de la Mère supérieure pour Madagascar et le Centrafrique, m’expose sa vision pour les années à venir:

Tout d’abord, renforcer la formation spirituelle initiale et tout au long de leur vie  pour “être avant tout des femmes de prière”

Également, renforcer les moyens de subsistance des communautés en développant l’agriculture et l’élevage, face à la baisse attendue et déjà constatée de la solidarité internationale, mais aussi face aux “persécutions” fiscales de l’Etat Malgache. Dans chaque communauté, nous remarquons le développement de petits potagers. La Congrégation recherche un terrain à Antsirabé, “grenier de Madagascar” pour y implanter un immense potager capable de subvenir aux besoins de toutes les communautés de l’île.

Nous visitons différents centres des Carmélites qui mettent en œuvre la Charité au quotidien: A Befalatanana, au cœur de la capitale, des sœurs infirmières soignent les malades à l’hôpital public malgré la pénurie criante de moyens et de médicaments. A côté, Soeur Ermelline, pionnière missionnaire italienne de 92 ans, continue de former des femmes sorties de la rue à l’art de la broderie: nappes, chemin de table, serviettes, draps… (N’hésitez pas à commander auprès d’elle des trésors artisanaux malgaches de grande qualité)

A Ambiatibe, à 2h au nord de Tana, au sein du sanctuaire dédié au Saint Jacques Berthieu, jésuite français martyrisé lors des guerres coloniales, les sœurs tiennent une école et un dispensaire pour la population locale. A Antsirabé, à la limite entre les hautes terres et la forêt tropicale côtière, juste à l’écart de la route touristique des lémuriens, les sœurs font tourner tant bien que mal une école délabrée qui manque cruellement d’ordinateurs pour assurer les cours obligatoires d’informatique.

Après les visites dans les centres Carmélites, nous nous offrons une semaine de tourisme sur la route de l’ouest vers Morondava: paysages magnifiques parcourus sur des routes improbables, appelées “nationales” mais qui nécessitent de les affronter en 4X4. Visite d’Antsirabé, de ses “cyclo-pousses” et de ses vestiges nostalgiques de l’époque coloniale française. Descente en bateau de la rivière Tsiribihina avec bivouac sur la plage à quelques mètres des crocodiles. Visite des Tsingy, incroyable labyrinthe de roches ciselées par l’érosion. Découverte d’un village de pêcheurs à Morondava sur la plage duquel des pirogues sont alignées, prêtes à hisser leurs voiles multicolores. Nul besoin d’aller voir nos vieux gréements à Brest, ici la marine marchande est à la voile sur des vieux bateaux en bois. Partout des sourires d’enfants, un accueil chaleureux aux “Wasaha” que nous sommes. Un peuple sympathique et pacifique, comme resté au siècle dernier, bêchant la terre, poussant des charrettes à bras, gardant les zébus dans les champs, troquant chacun au bord de la route les maigres fruits de son travail quotidien. Partout la pauvreté, la débrouillardise, les petits travaux quotidiens qui permettent de subsister. Et au milieu des sœurs missionnaires qui semblent des rocs sur lesquels peuvent s’appuyer la population dès que leur équilibre fragile est emporté par la maladie, les cyclones, la misère sociale.

La troisième partie de notre voyage est consacrée aux Petites Soeurs Missionnaires de la Charité. De nouveau, nous sommes accueillis comme des” bienfaiteurs” alors même que nous sommes des serviteurs inutiles. Je dédie toujours ces moments de fête et d’accueil aux véritables donateurs du RES, souvent anonymes, qui n’écoutant que leurs cœurs et faisant confiance à ces sœurs qui consacrent leurs vies aux pauvres, permettent, à cette formidable chaîne de solidarité de pratiquer la Charité, gratuitement, sans contrepartie. L’aide apportée par les RES est insuffisante mais précieuse. Elle est surtout un signe d’espérance pour ces sœurs et ces pauvres. Elle dit que, dans ce monde brutal et égoïste, il existe des regards attentifs, des cœurs compatissants, des hommes et des femmes de Bien. Nous formons ainsi une chaîne solidaire, instrument de la Providence et donc signe pour les croyants de l’amour de Dieu.

Nous échangeons longuement avec Soeur Laurencia, Déléguée Générale à Madagascar, que nous avions reçue à Paris en juin pour une rencontre fraternelle avec quelques bénévoles du RES. Soeur Laurencia incarne parfaitement la vocation des Petites Soeurs Missionnaires de la Charité: Humilité dans leur service aux pauvres (“petitesse”) et esprit missionnaire cherchant inlassablement à développer de nouvelles activités au service de la population. Les projets sont nombreux. A Itaosy, dans la banlieue de Tana, les sœurs veulent construire un nouveau bâtiment pour donner aux jeunes des formations professionnelles leur permettant de démarrer dans la vie active: Cours de français, d’anglais, d’informatique, de cuisine, etc… Elles sont prêtes à accueillir des bénévoles qui souhaitent consacrer quelques mois à enseigner.

Nous visitons aussi le centre de Mandiavato, dans un village isolé dans la campagne. Ecole, dispensaire, maternité, 16 sœurs et novices travaillent quotidiennement pour soulager une misère rurale, dont elles nous racontent la réalité: La malnutrition des enfants, le manque de soin, les marches de plusieurs heures pour se faire soigner ou tout simplement pour aller à l’école. Le grand projet de la communauté est d’élargir la cantine scolaire pour accueillir tous les enfants de l’école, 10 mois de l’année et non plus seulement pendant la période difficile de mousson.

En effet, la cantine est un élément primordial pour lutter contre la pauvreté. Elle permet de combattre la malnutrition des enfants, de favoriser la scolarité dans les familles paysannes qui comptent sur leurs enfants pour les aider dans les travaux des champs et rend possible l’apprentissage des enfants. Le raisonnement est d’une cruelle simplicité: comment bien progresser quand on a faim ?

Nous voyons sur place les fondations d’un nouveau bâtiment pour accueillir cette cantine. Les sœurs n’attendent pas et comptent sur la Providence pour nourrir le plus d’élèves possible. Un potager, financé en 2019 par la Fondation “Bien Nourrir l’Homme” et le RES doit être renforcé également avec un nouveau système d’irrigation permettant de doubler la production actuelle.

Au cœur de cette misère, la Joie des sœurs de servir. Leurs sourires sont une invitation permanente à pratiquer la Charité. Elles expérimentent que c’est en donnant que l’on reçoit le plus. Quel témoignage pour mes enfants à l’aube de leurs choix d’adulte !

Pour couronner ces rencontres, les sœurs organisent une grande fête autour de nos 23 ans de mariage. Messe, intentions, banquet, danses et chants célèbrent la Joie simple et profonde de collaborer ensemble, quelles que soient nos vocations, pour servir les plus pauvres. “Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait” Mt 25,40.

François à Mada – la léproserie de Marana

Dorénavant, afin d’éviter toutes répétitions d’activités dans les différentes Communautés, je limiterai mon propos à énoncer des faits particuliers rencontrés lors de mes prochaines visites. 

Cette année, les conditions météorologiques sur la côte-est ainsi qu’ici à Fianarantsoa sont inhabituelles ; il pleut régulièrement et l’air est frais alors que la saison sèche débute normalement en avril. Cette situation est par contre très favorable pour les cultivateurs qui pourront récupérer en partie les pertes provoqués par les cyclones. 

A Sevaina, petit village situé dans la montagne à 17 km de Fianarantsoa, les Sœurs sont très contentes de l’installation de panneaux solaires installés gracieusement en 2020 par « Electricité Assistance France » (EAF) qui travaille depuis quelques années en collaboration avec notre association RES. La maison des Sœurs, le dispensaire, l’internat ainsi que les bureaux de l’école sont raccordés à cette installation. « Cette électricité nous facilite grandement la vie » acquiesce Sœur Angeline, « MERCI à tous les protagonistes de ce magnifique cadeau ». Sœur Edwige, responsable des écoles, exprime également toute sa reconnaissance à RES pour son soutien à la cantine scolaire ainsi que pour l’envoi de médicaments. 

 

Située à sept kilomètres du centre-ville de Fianarantsoa, la léproserie de Marana est nichée au cœur d’une magnifique forêt de 94 hectares, propriété de la Communauté des Sœurs Saint Joseph de Cluny présente en ces lieux depuis 110 ans. On peut s’imaginer Madagascar il y a quelques décennies couvertes de forêts. Aujourd’hui, il ne reste malheureusement que quelques réserves naturelles. La profusion de bois de ce beau massif forestier privé permet de projeter un chauffage avec ce produit écologique par excellence pour chauffer l’eau de la demeure des lépreux. Durant la période de sécheresse, deux puits de la Communauté était à sec ; deux forages d’une huitaine de mètres de profondeur viennent d’être réalisés. Tous les bâtiments du site sont raccordés à cette eau d’une qualité exceptionnelle, selon les analyses effectuées. Actuellement, une centaine de lépreux reçoivent soins et logis sur le site.

Trop de malades arrivent bien tard comme Ralala, ce jeune homme aux mains mutilées resté des années durant cachés dans un misérable logis. Certains lépreux ont la vie dure ; ils sont définitivement refoulés de leur famille, à l’exemple d’un résident logé sur ce site depuis cinquante ans. Sœur Sabine remercie chaleureusement RES pour son offre de médicaments.   

 Ici à Fianarantsoa, beaucoup d’enfants errent dans les rues et dorment sur les trottoirs, au pied d’une maison.  Les nuits sont pourtant fraîches ici sur les « Hautes Terres » en cette saison, mais seuls un pantalon court et un pullover, souvent sales et troués, les habillent. La journée, les enfants de dix à douze ans font un peu les dockers pour gagner quelque argent. Des sacs ou des colis de 50 kg, voire plus, leurs déforment déjà le dos. D’autre part, tous les dépôts de détritus des coins de rues sont systématiquement fouillées par des personnes dépouillées de tout, à la recherche de nourriture ou d’objets procurant quelques petits sous.

A la Communauté des Sœurs Filles de la Charité, c’est les vacances pour les 73 handicapés physiques et mentaux dont s’occupent les religieuses. En période hors vacances, c’est avec le bus du Centre que l’on déplace les infirmes les plus éloignés le matin et le soir. Le repas de midi est consommé à la cantine scolaire en compagnie des écoliers. Durant la période du Covid et des confinements, beaucoup de pauvres accouraient à la Communauté pour trouver nourriture et réconfort. La situation était particulièrement difficile pour les femmes de ménage et autres entreprises interdites d’accès aux domiciles privés. L’aide de RES durant ces mois de disette pour l’achat de lait, de nourriture, de médicaments a été d’un grand réconfort signale Sœur Madeleine, responsable de la Communauté. MERCI.  

François à Mada – 1000 personnes par jour se réfugient dans la communauté pour manger

Sur le bord de la piste longue de 63 km reliant Tsihombe à Beloha, c’est le défilé de tombeaux familiaux alors que nous traversons deux seuls petits villages. Beloha est une petite ville de 15’000 habitants environ ; l’électricité publique est installée mais cela fait actuellement cinq jours et nuits qu’il y a délestage.  

Comme dans toutes les autres Communautés, c’est toujours un plaisir partagé de se retrouver ensemble, plus particulièrement encore dans ces régions si isolées de tout. Ces religieuses apprécient en effet un appui extérieur, une présence, des échanges qui leur permets de ne pas se sentir seules face aux difficultés, elles qui sont toute l’année confrontées aux dures réalités des gens « laisser pour compte ». L’an passé, qui fut une période particulièrement sèche dans la région, sans quasi aucune récolte, c’est plus de 1’000 personnes par jour qui se réfugiaient à la Communauté pour manger. Aujourd’hui encore, un programme nutritionnel spécial a été mis en place pour 90 nourrissons, 100 enfants dénutris et 170 adultes très affaiblis par une sous-alimentation récurrente. La cantine scolaire accueille 300 élèves. Cette année 2022 s’annonce également très difficile ; la pluie boude et rien ne pousse.

Sœur Berthine, responsable du social, est une passionnée de jardinage qui transmet son savoir à toutes les personnes qui gravitent autour d’elle. Un grand nombre de femmes en brousse profitent de ses nombreuses variétés de plants qu’elle sème dans le jardin potager de la Communauté. Plus tard, elle visite les femmes bénéficiaires de ces plants et récompense les meilleures jardinières. Une belle façon de motiver les gens à acquérir une certaine autonomie alimentaire.  

En partant à la recherche d’un véhicule pour me rendre à Amboasary, de bonne heure le matin, que d’émotions de constater qu’un grand nombre de pauvres, de familles sans revenu, n’ont pas de logis et dorment dehors, à même le sol. Des corps tremblent sous des couvertures usagées, laissant le froid les envahir. Comment admettre de tels drames alors que le pays regorge de richesses ? 

Le camion avec lequel je voyage donne des signes de faiblesse ! Quelques petits arrêts passagers puis « l’évanouissement » de la machine. Je termine mon périple sur un pont de camionnette. 

A l’école primaire de la Communauté des Sœurs Filles de la Charité, j’ai le privilège de visiter quelques classes, dont celle qui compte le plus d’élèves ; ils sont 82 à suivre assidûment la leçon de l’instituteur. Respect pour ce Monsieur qui n’a pourtant pas une paye de Ministre ! Le salaire officiel d’un enseignant primaire est actuellement de 250’000 Ariary, soit environ 60 Euros/mois. La pauvreté est également bien présente ici à Amboasary, la Communauté distribue 396 repas par jour à des enfants vivant dans une grande précarité.  

Sœur Isabelle demande de prier pour un homme gravement malade (José) qui a l’intention de devenir prêtre. Des intentions de prières également pour tout le pays qui souffre d’insécurité grandissante. 

La Communauté des Sœurs Filles de la Charité de Tanambao située au cœur de la ville de Fort Dauphin accueille beaucoup de pauvres qui frappent à leurs portes. La construction de treize petites maisons à l’extérieur de la ville pour des familles sans le sou a été financée par la Communauté. L’achat de terrain cultivable avec la participation des intéressés, si petite soit-elle, est l’objectif des religieuses. La dignité de ces « oubliés » de la société ne pourra être que renforcée.  

Des douleurs incommensurables ne quittent plus Florencia, atteinte d’un diabète intraitable selon les médecins. A 20 ans, cette bachelière désirant poursuivre ses études, a été terrassée dans son élan. Sœur Claire demande de prier pour elle. 

Amitié, François

François à Mada – Les soeurs filles de la charité sont généreuses avec ceux qui ont faim

De Beraketa, il n’y a pas de taxi-brousse pour Antanimora. Mais aujourd’hui c’est la chance ; une heure d’attente au bord de la route et je peux me diriger vers ma prochaine destination, Antanimora en voiture 4×4 d’un aimable voyageur. A 6 heures le matin, neuf enfants de chœur et une centaine de personnes participent à la messe matinale avec une ferveur exemplaire. Plus les gens sont pauvres, plus la prière est pour eux une « nourriture ». Les traditions dans ce pays sont malheureusement indestructibles ; les parents de cette contrée obligent leurs filles adolescentes à se marier à 12-13 ans pour obtenir en échange des zébus appartenant aux parents du marié. Les familles avec de nombreux enfants font également parties des traditions. Un homme, père de 34 enfants vit avec 4 femmes ; il n’a pas un sou. Ici la sécheresse persiste et les cactus commencent à manquer pour les affamés assujettis à cette nourriture. La Communauté accueille 50 enfants dans son orphelinat, des mamans trop affaiblis par la famine décèdent en couche.

Sœur Claudia me montre une maison délabrée d’une surface au plancher d’environ 24 m2 où demeurent 30 personnes. Comment vivre décemment dans de telles conditions ? Une fois par semaine, des personnes nécessiteuses venant de la brousse reçoivent 4 kg de riz de la part de la Communauté et du lait pour leurs nourrissons. 

Pour me rendre à Ambovombe, j’ai l’opportunité de trouver une place dans le camion-car venant d’Antananarivo via Fort-Dauphin. Les passagers ont déjà voyagé deux jours et deux nuits non-stop, serrés à ne pas pouvoir coincer un petit livre entre deux personnes. Quatre heures sont nécessaires pour parcourir les 63 km de chemin de terre qui séparent

Antanimora à  Ambovombe. Contrairement au nord de la région appelée « Androy », le dernier cyclone a bien humecté la terre en profondeur ; une bonne récolte est enfin espérée après trois ans de disette due à la sécheresse. En 2020, beaucoup d’animaux sont morts de faim et de soif. A l’image des autres Communautés, les Sœurs d’Abovombe aident et entourent les plus déshérités en distribuant de la nourriture et en les entourant moralement et spirituellement. 

Aucun taxi-brousse régional n’est partant aujourd’hui pour Tsihombe. Le véhicule privé dans lequel j’ai l’opportunité de me déplacer tombe en panne, mais le chauffeur-mécanicien l’a remis en vie avec un outillage qu’une poche de pantalon n’a pas de difficulté à contenir. Il faut préciser que les véhicules ont la vie dure sur cette route nationale no 10, transformée en piste défoncée, reliant Fort-Dauphin à Tuléar. 

Les Sœurs Filles de la Charité gèrent un dispensaire très fréquenté par la population de toute la région. Sœur Immaculada, infirmière diplômée, 87 ans est en pleine forme, travaille encore tous les matins au dispensaire en compagnie de Sœur Florence. Depuis peu, le sida a malheureusement fait son apparition dans la contrée ; des habitants de la région revenant de zones touristiques infectent la population. C’est en moyenne 4 à 5 nouveaux cas positifs enregistrés quotidiennement. La Communauté est généreuse envers les gens qui ont faim ; 500 élèves bénéficient de la cantine scolaire et un programme nutritionnel spécial est en activité pour 30 nourrissons, 80 enfants et 136 vieillards et personnes dénutris. Le chômage est important, particulièrement chez les jeunes.  Un projet visant à créer des places de travail est à l’étude. Il s’agit de mettre en valeur le sisal, plante très fibreuse à croissance rapide, abondante dans la région, très résistante à la sécheresse. Ce matériau polyvalent permet de fabriquer des chapeaux, des tapis, des sandales…  Le plus difficile, évoque Sœur Emma, c’est de changer les mentalités, de rendre chaque citoyen responsable et entreprenant.  

Belle fin de semaine

François

François à Mada – Soeur Noëline consulte gratuitement

Après 4 jours d’absence de réseau, voici quelque infos des dernières visites :

Départ en taxi-brousse pour Betroka, direction le grand sud. La visite des trois dernières Communautés (Jangany, Ranotsara et Ranohira) m’obligeait à revenir à chaque fois au point de départ, aucune route ne les reliait entre elles. C’est 120 km de piste en mauvais état, mais le coût du voyage, converti en euros, est bon marché et le maquillage de poussière est gratuit ! La famine se ressent déjà au bord de la piste, des vieillards au corps décharné tendent le bras. Usés par le travail et le poids des années, ces femmes et ces hommes n’ont pas d’assurances sociales et n’ont absolument aucun revenu. Une obole leur permettra de survivre encore quelques temps, mais quelles souffrances que de constater leur tragique destin. 

La Communauté des Sœurs Filles de la Charité possède quelques petites rizières et du terrain agricole. Ce sont des terres fertiles me confirme Sœur Honorine, responsable du Centre, mais l’eau manque cruellement et les récoltes sont misérables. De plus, les gens ont faim et certains volent le peu que le sol asséché produit. Après ces trois dernières années quasiment sans pluie, Sœur Honorine espère une bonne pluviométrie dès octobre prochain, le temps des semailles. Elle demande de prier pour tous ces pauvres qui souffrent de la faim et pour éviter l’escalade de la violence provoquée par la famine. La Communauté fait tout son possible pour aider les enfants pauvres à la cantine scolaire, pour aider les mendiants qui frappent à leurs portes, pour les malades, les prisonniers. Elle donne du travail aux plus démunis chaque fois que cela est possible. 

Le Père Francisco qui œuvre ici avec deux autres Confrères se débrouille pour vivre avec le produit des quêtes toujours plus menues. Ici les prêtres n’ont pas de salaires. Les frais de déplacements comme d’autres dépenses sont à leurs charges. Ils officient dans trente petites paroisses, certaines situées à plus de 70 km, reliées par elles par des pistes dégradées.

L’utilisation des transports publics depuis Betroka s’avère difficile. En effet, Bekily est desservi un jour par semaine (pas le bon jour qui convient pour moi) et il n’y a pas de taxi-brousse partant de Betroka pour Beraketa, autre Communauté à visiter proche de Bekily. Le prix de location d’une moto est exorbitant et le porte-bagage n’est pas du tout adapté pour soutenir un sac rempli « du minimum vital ». La patience paye ; après sept heures d’attente, il y a une place libre dans un véhicule 4×4 de passage. C’est 145 km de piste défoncées ; il s’agit pourtant de la route nationale no 13, axe principal reliant le sud de l’île. 

J’ai la chance de me rendre à Bekily avec le véhicule de la Communauté ; 51 km de piste en terre, fidèle à l’état de déprédation qu’on leur connaît ! Quatre religieuses œuvrent ici. Le travail ne manque pas, comme dans les autres Communautés. 880 élèves fréquentent l’école du Centre, 30 filles pauvres et éloignées de l’école résident à l’internat.  Des tuberculeux, des lépreux demeurent ici pendant leur traitement ainsi que des vieillards affaiblis par la maladie. Les portes du dispensaire sont ouvertes à tous les malades, qu’importe la contenance de leur porte-monnaie. Un problème devra être résolu : l’eau du puits de la Communauté est salée. Lorsque l’eau publique manque, il faut aller la chercher dans la rivière polluée. 

Beraketa, une petite bourgade sans électricité publique, sans réseau Wifi comme ses voisines Bekily et Betroka. La sécheresse perdure, la famine menace comme dans toute la région. Pourtant, quatre religieuses sont là, fidèles à leur promesse d’œuvrer auprès des pauvres. Les 540 élèves fréquentant les écoles de la Communauté ne reçoivent non seulement un enseignement de qualité reconnu depuis toujours, mais également une bonne éducation. 40 élèves demeurant loin dans la brousse profitent de tout le nécessaire à l’internat. Les malades viennent de loin au dispensaire, épuisés quelquefois après 3 jours de marche. Sœur Marie Noëline, infirmière diplômée expérimentée consulte, gratuitement, parfois de 08.00 h à 19.00, sans pause. Les plus démunis ne paient pas les médicaments. Elle n’hésite pas à héberger jusqu’à douze patients gravement malades au dispensaire, le temps qu’ils se rétablissent complètement. 

Belle semaine et A+

François

François à Mada – L’abondance des filles de la charité

Bonjour à toutes et tous,
Voici quelques infos des dernières visites.

Une piste en mauvais état relie Ranotsara à Ihosy. En taxi-brousse, il faut 4 heures pour parcourir les 80 kilomètres qui joignent ces deux localités. Des dizaines de cyclistes, leurs vélos lourdement chargés de sacs de charbon principalement, se rendent à la ville pour vendre leurs marchandises péniblement gagnées. Le sol est sec, aride, parsemé ici et là de petits arbustes et de termitières. Les enfants des petits villages que nous traversons sont tous pieds nus, signes évidents de pauvreté. 

Les Sœurs Filles de la Charité sont arrivées ici à Ranotsara, village de 4’000 habitants environ, en 1975. Depuis lors, la Communauté a pris un bel essor : 

  • 540 élèves fréquentent les écoles du Centre de la maternelle au secondaire 
  • 175 enfants abandonnés suivent des cours d’alphabétisation 
  • 190 enfants ont la chance d’avoir une éducation, un toit et à manger sainement à l’orphelinat. Pour les élèves désirant poursuivre leurs études au lycée, la Congrégation paye les frais d’écolage et de pension. 
  • 125 élèves issues de familles très pauvres sont accueillis à la cantine scolaire 
  • 65 vieillards, hommes et femmes sans le sou, bénéficient de trois repas quotidiens à la Communauté 
  • 41 femmes fréquentent la promotion féminine qui vulgarise des connaissances en couture, cuisine, maraîchage, élevage. 
  • Un dispensaire, très apprécié de la population locale et régionale, est ouvert à tous les nécessiteux 
  • La Communauté loue de petites maisons dans le village pour assurer un abri aux pauvres qui n’ont même pas une tôle à se mettre sur la tête. 

C’est émouvant, dans l’enceinte de la Communauté, de voir tout ce monde, jeunes et vieux, qui viennent manger le repas du jour et qui se côtoient dans un bel esprit de famille.  

Durant 4 mois, d’octobre à janvier, la Communauté manque cruellement d’eau, le puits d’une vingtaine de mètres de profondeur est à sec. Il faut aller la chercher à 3 km dans la rivière, où elle n’est pas toujours propre et où son débit diminue d’année en année. Quel volume d’eau faut-il quotidiennement pour assurer le minimum vital à toute cette population vivant sous la protection des Sœurs ? L’espoir est là de trouver l’argent pour réaliser un forage qui assurera en suffisance la présence de ce breuvage vital pour tous les êtres vivants sur cette terre. 

Durant le Covid, beaucoup de personnes faibles et d’enfants dénutris sont décédés dans la région. Comment rester confiné dans sa maison sans avoir un grain de riz à se mettre sous la dent ? Compte tenu de la sécheresse persistante et de la paupérisation grandissante de la population, l’insécurité s’accroît principalement durant les périodes « hors récoltes ». Les vols de zébus sont courants. Des enfants enlevés ont disparu suite au non-paiement de rançons. Le véhicule des Sœurs a été arrêté par des bandits cagoulés et armés à 18.00 heures, au retour de courses dans la capitale régionale. Sœur Josiane, Supérieure de la Communauté a répondu avec humour à ces truands : « merci de nous arrêter pour nous dire bonjour ». Et le convoi continua son chemin sans autres complications. Il faut préciser que ces religieuses bénéficient d’un grand respect et d’une excellente réputation auprès de toute la population. 

Avec son harem d’animaux domestiques, ses rizières, son jardin potager, son verger, la Communauté des Sœurs de la Charité de Ranohira possède une belle autonomie alimentaire. Dans la grande enceinte du Centre on rencontre en effets cinq zébus, plus de 300 poules pondeuses et autres gallinacées, des porcs, des moutons… La bonne santé de tous ces animaux prouve les bons soins qu’ils bénéficient. Pour économiser l’achat de provende pour poules pondeuses très onéreuses, la moitié de l’alimentation de cette volaille est produite par la Communauté avec principalement du tourteau, déchets de pistaches pressés par les employés avec un pressoir artisanal construit par le chauffeur du Centre. Compte tenu de la sécheresse persistante, la récolte de riz a atteint cette année le 10% d’une production moyenne annuelle. 

Le sport pour les jeunes est une priorité pour les Sœurs. Le Centre possède en effet deux terrains de basquet ainsi qu’un terrain de football que peuvent en profiter les 700 élèves des écoles gérées par la Communauté. En moyenne, 170 écoliers mangent à la cantine scolaire. Pour la plupart, c’est le premier repas du jour. Pas un brin de nourriture n’est gaspillé ; si un enfant trouve sa ration un peu grande, il partage le surplus avec ses camarades. Bel exemple d’anti-gaspillage pour nous tous !  

Belle fin de semaine à toutes et tous

François

François à Mada – Une école et un dispensaire loin de tout

Bonsoir à toutes et tous,

Le voyage d’Ambatondrazaka via Antananarivo  et Ihosy a duré  27 heures, y compris le temps d’une panne de 4 heures. La roue arrière gauche du taxi-brousse s’est détachée du véhicule et a traversé la route pour finir sa course folle dans un fourré. Heureusement, personne ne se trouvait dans la trajectoire de « l’objet roulant identifié » ! Un véhicule de remplacement est arrivé 4 heures après l’incident sans qu’aucun passager ne se fâche. Bel exemple de patience ! Une crevaison a encore immobilisé le taxi-brousse durant la nuit. Là, le changement de roue a été rapide, comme la réparation ; à 02.00 h., le pneu était rafistolé, le temps de manger un petit repas malgache dans une gargote.

A Ihosy, petite ville située à 300 km de l’extrême sud de l’île, le climat est beaucoup plus chaud et sec que le centre du pays, appelé « Hautes Terres » (Antananarivo se situe à environ 2’350 mètres d’altitude). Les récoltes maraîchères et rizicoles seront faibles comme les deux dernières années, précise Sœur Clarisse, Supérieure de la Communauté des Filles de la Charité. Un cyclone est passé par là ; les vents violents ont provoqué de gros dégâts alors que la pluie était faible. La pauvreté s’accroît ; toujours plus de pauvres dorment à la belle étoile. Cette fin de semaine, la Communauté organise une kermesse. Les bénéfices de cette fête sont destinés à payer les salaires des enseignants durant leurs vacances. Certains parents pauvres ne peuvent pas payer l’écolage de leurs enfants, ce qui provoque de gros déficits budgétaires de la Communauté.   

Cinq heures de taxi-brousse ont été nécessaire pour rejoindre Jangany, grand village de 4’000 habitants situé au milieu de nulle part. Pas de places perdues dans le véhicule ; nous sommes 10 personnes de plus qu’autorisé et la marchandise sur le toit du véhicule dépasse de 70 cm la hauteur réglementaire. Il faut préciser que les personnes en surpoids dans cette région sont « invisibles ! » Les contrôles de police n’inquiètent pas le chauffeur qui a déjà préparé le « remède » qui lui permettra de passer son chemin sans encombre.

Sur ce parcours en terre long de 110 km, nous traversons un seul village et quelques petits hameaux dispersés dans un paysage aride. Cette année, la pluie en faible quantité n’a fait son apparition que durant cinq jours, ceci après 3 ans de sécheresse. Les récoltes sont très faibles ; un bon nombre de « terrasses » aménagées ingénieusement autrefois pour répartir judicieusement l’eau sur toutes leurs étendues sont aujourd’hui infertiles. La famine menace et l’insécurité augmente ; l’armée est présente au village suite à la demande de la Municipalité. 

Les six religieuses œuvrant dans la Communauté gardent malgré tout un bon moral. Elles ont l’habitude de vivre avec peu et de se débrouiller pour gérer leurs écoles de 760 enfants allant de la maternelle au lycée. L’internat accueille 76 jeunes venant de loin dans la brousse. Le dispensaire est également très apprécié de cette population rurale aux maigres revenus. Sœur Noëline, Supérieure de la Communauté, remercie chaleureusement RES pour l’envoi de quatre cartons de médicaments. 

Cordialement

François

François à Mada – Un dispensaire gratuit

Bonsoir à toutes et tous,

Voici quelques infos de visites.

A l’ouverture, à 07.30 h., du dispensaire à Ambatondrazaka, les Sœurs entament une prière avec tous les patients qui attendent déjà dans la cour. La journée sera longue, les consultations finissent quelquefois vers 16.00 h. sans pause à midi. Actuellement, 24 nourrissons orphelins ou issus de familles très pauvres sont pris en charge par la Communauté des Sœurs Petites Servantes.

Le lait manque, surtout le lait 1er âge. Pour parer partiellement à ce manque de lait, les Sœurs achètent du soja en poudre, mélangé avec de la farine grillée. La consommation de médicaments est proportionnelle au grand nombre de consultations ; chaque mois la Communauté dépense 12’000’000 d’Ariarys /mois (environ 3’000 €) pour l’achat de médicaments. Les consultations sont gratuites et le 40 % des frais des médicaments restent à la charge de la Communauté. Les religieuses assistent également une quarantaine de prisonnières-prisonniers malades. Sœur Adeline, infirmière, remercie chaleureusement RES pour l’offre de six cartons de médicaments, réceptionnés dernièrement. 

J’ai l’opportunité de visiter la prison en compagnie de Sœur Yolande et du responsable de l’établissement. 54 femmes sont actuellement en détention dont 4 mamans avec leurs enfants. Le dortoir avoisine 30 m2 ; comment passer une nuit paisible avec une telle promiscuité ?

Les hommes détenus sont au nombre de 930, alors que la prison a été aménagée pour 350. Inutile de dire que dans l’espace extérieur prévu pour le défoulement, pas moyen de faire trois pas sans être bousculé ! 124 détenus sont condamnés à la sentence maximale ; dure perspective de fin de vie pour ces repris de justice.

Aujourd’hui, la nourriture pour tous les internés (es) est offerte par une association qui encourage la vaccination contre le Covid. Demain ce sera le jour de vaccination ; seuls 36 volontaires sont inscrits. Ce vaccin a généralement une mauvaise presse auprès de la majorité des malgaches.  

A Manakambahiny, village situé à 20 km au sud d’Ambatrondrazaka, 2022 est une grande année pour la Communauté des Sœurs ; Père Justin Mario Rusolillo, fondateur de la Congrégation des Sœurs et des Pères Vocationnistes, a été canonisé par le Pape François.

Cette année est également le 10 ème anniversaire de l’inauguration de l’école primaire et secondaire. Deux classes de lycéens ont été créées au début de cette année scolaire. 

Intention de prières demandée par la Communauté pour un jeune garçon atteint d’un méchant cancer à un œil. 

Amitié

François

François à Mada – Une femme seule avec ses 7 enfants

Bonjour à tous,

Me voici bien arrivé dans la capitale malgache d’où je vous livre un résumé de mes premières rencontres.

Le premier jour de visite dans la Communauté d’Ambohimirary à Antananarivo me transporte immédiatement face à une réalité déjà bien connue ; la pauvreté et le dénuement d’un grand nombre de Malgaches. 

Sœur Angèle et Sœur Lydie m’emmènent dans un quartier pauvre de la ville qu’elles visitent et où elles œuvrent quotidiennement. Une mère de famille vit seule avec ses 7 enfants, son mari docker a été tué sur un chantier éloigné de la capitale. Le décès lui a été communiqué téléphoniquement sans plus de précisions : elle ne l’a plus jamais revu. Sa petite masure de 12,5 m2 où elle vivait avec ses enfants a été emportée par le cyclone du printemps dernier. Ses voisins, également sans le sou, les ont accueillis pendant que la Communauté des Sœurs leurs reconstruisaient une nouvelle demeure. L’offre de quelques tricots confectionnés par des tricoteuses gruériennes leur a donné un peu de baume au cœur.

 

La solidarité et la générosité ne font jamais défauts dans les populations pauvres pourtant démunis de tout, déclare Sœur Angèle, infirmière.  

Si quelqu’un est également généreuse et ne compte jamais son temps au service des plus démunis, c’est bien cette religieuse, Angèle, âgée de 85 ans, infatigable et toujours souriante. 

A Andoharanofotsy, autre quartier pauvre de la capitale, le dispensaire récemment construit par la Communauté des Sœurs Carmélites s’avère très fréquenté et apprécié. RES assume une grande part des frais d’achat des médicaments, la majorité des patients consultés n’ayant pas le sou pour se soigner. 

Amitié

François

 

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