François à Mada – la léproserie de Marana

Dorénavant, afin d’éviter toutes répétitions d’activités dans les différentes Communautés, je limiterai mon propos à énoncer des faits particuliers rencontrés lors de mes prochaines visites. 

Cette année, les conditions météorologiques sur la côte-est ainsi qu’ici à Fianarantsoa sont inhabituelles ; il pleut régulièrement et l’air est frais alors que la saison sèche débute normalement en avril. Cette situation est par contre très favorable pour les cultivateurs qui pourront récupérer en partie les pertes provoqués par les cyclones. 

A Sevaina, petit village situé dans la montagne à 17 km de Fianarantsoa, les Sœurs sont très contentes de l’installation de panneaux solaires installés gracieusement en 2020 par « Electricité Assistance France » (EAF) qui travaille depuis quelques années en collaboration avec notre association RES. La maison des Sœurs, le dispensaire, l’internat ainsi que les bureaux de l’école sont raccordés à cette installation. « Cette électricité nous facilite grandement la vie » acquiesce Sœur Angeline, « MERCI à tous les protagonistes de ce magnifique cadeau ». Sœur Edwige, responsable des écoles, exprime également toute sa reconnaissance à RES pour son soutien à la cantine scolaire ainsi que pour l’envoi de médicaments. 

 

Située à sept kilomètres du centre-ville de Fianarantsoa, la léproserie de Marana est nichée au cœur d’une magnifique forêt de 94 hectares, propriété de la Communauté des Sœurs Saint Joseph de Cluny présente en ces lieux depuis 110 ans. On peut s’imaginer Madagascar il y a quelques décennies couvertes de forêts. Aujourd’hui, il ne reste malheureusement que quelques réserves naturelles. La profusion de bois de ce beau massif forestier privé permet de projeter un chauffage avec ce produit écologique par excellence pour chauffer l’eau de la demeure des lépreux. Durant la période de sécheresse, deux puits de la Communauté était à sec ; deux forages d’une huitaine de mètres de profondeur viennent d’être réalisés. Tous les bâtiments du site sont raccordés à cette eau d’une qualité exceptionnelle, selon les analyses effectuées. Actuellement, une centaine de lépreux reçoivent soins et logis sur le site.

Trop de malades arrivent bien tard comme Ralala, ce jeune homme aux mains mutilées resté des années durant cachés dans un misérable logis. Certains lépreux ont la vie dure ; ils sont définitivement refoulés de leur famille, à l’exemple d’un résident logé sur ce site depuis cinquante ans. Sœur Sabine remercie chaleureusement RES pour son offre de médicaments.   

 Ici à Fianarantsoa, beaucoup d’enfants errent dans les rues et dorment sur les trottoirs, au pied d’une maison.  Les nuits sont pourtant fraîches ici sur les « Hautes Terres » en cette saison, mais seuls un pantalon court et un pullover, souvent sales et troués, les habillent. La journée, les enfants de dix à douze ans font un peu les dockers pour gagner quelque argent. Des sacs ou des colis de 50 kg, voire plus, leurs déforment déjà le dos. D’autre part, tous les dépôts de détritus des coins de rues sont systématiquement fouillées par des personnes dépouillées de tout, à la recherche de nourriture ou d’objets procurant quelques petits sous.

A la Communauté des Sœurs Filles de la Charité, c’est les vacances pour les 73 handicapés physiques et mentaux dont s’occupent les religieuses. En période hors vacances, c’est avec le bus du Centre que l’on déplace les infirmes les plus éloignés le matin et le soir. Le repas de midi est consommé à la cantine scolaire en compagnie des écoliers. Durant la période du Covid et des confinements, beaucoup de pauvres accouraient à la Communauté pour trouver nourriture et réconfort. La situation était particulièrement difficile pour les femmes de ménage et autres entreprises interdites d’accès aux domiciles privés. L’aide de RES durant ces mois de disette pour l’achat de lait, de nourriture, de médicaments a été d’un grand réconfort signale Sœur Madeleine, responsable de la Communauté. MERCI.