Visite de l’hôpital des Petites Servantes du Sacré Cœur à Moramanga

Abolatsara (bonjour),

Me voici à nouveau en mission à Madagascar pour 2 mois. Comme il commence à faire froid en Suisse, je viens me réfugier dans ce pays où le soleil se pointe au quotidien…!!

En parlant climat, il faut préciser que ce dernier est bien différent sur les Hautes Terres au centre du pays (ex. Antananarivo env.1.300 m. d’altitude) que sur les côtes est (humides et chaud) et ouest (sec et très chaud). Même sur les Hautes Terres, il ne neige jamais…

Ce pays est riche naturellement, mais le 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté (moins de 1.5€/jour). La corruption et omniprésente à tous les échelons et c’est l’anarchie au niveau politique. L’Ariari, monnaie nationale, dévalue constamment alors que la majorité des salaires (moins de 30 €/mois en moyenne) stagnent. La vie est donc toujours plus précaire pour la majorité de la population. Malgré tout, le malgache reste souriant et très accueillant. Il est par nature pacifiste. Jamais jusqu’ici je n’ai eu de menaces, tout en sachant que le risque zéro n’existe pas.

Je vous livre ci-dessous, quelques infos d’une journée passée dans un Centre que je visite régulièrement.

La visite de l’hôpital des Petites Servantes du Sacré Cœur à Moramanga est toujours très émouvante. Entourés quotidiennement de malades tuberculeux, de lépreux et de cancéreux en fin de vie,  comment les Sœurs et le personnel soignant peuvent-ils supporter un tel stress physique et psychologique ? Le suivi médical de prisonniers malades s’ajoute encore à leurs tâches quotidiennes.

Sœur Vero Amélie, médecin responsable du Centre, ici depuis plusieurs années, est partie quelque temps à Diego pour se reposer et encadrer des Sœurs infirmières en formation. Aujourd’hui, c’est Sœur Marie Jeannette, sa remplaçante qui, avec beaucoup de bonne humeur et de disponibilité, prend de son temps pour la mise à jour des dossiers administratifs et la visite des lieux. Elle remercie infiniment RES pour l’envoi de poudre de lait et de thon.

Au pavillon des tuberculeux, situé comme les autres unités au milieu de dix hectares de verdure, de fleurs, de bosquets d’arbres très bien entretenus, l’atmosphère est malgré tout lourde. Le traitement est long, 6 mois pour les cas nouveaux et 8 mois en cas de rechute. C’est physiquement et psychologiquement pénible précise Sœur Marie Jeannette. Le corps est épuisé, le moral affecté. Cette maladie survient le plus souvent chez des personnes pratiquants des activités physiques très pénibles (ex. les pousses-pousseurs) et insuffisamment alimenté. L’argent manque pour se nourrir de façon équilibrée et suffisante.

img_2198-moramanga-la-lepre-quel-ravageLa lèpre est encore bien trop répandue dans ce pays. Ce n’est pas une maladie génétique, précise Sœur Marie Jeannette, mais elle peut se transmettre comme le sida. De plus, elle est indolore et les séquelles physiques parviennent bien après le début de l’affection. Soignée assez tôt, la lèpre ne laisse aucune trace. Malheureusement, les personnes affectées, souvent pauvres, arrivent au dispensaire trop tard.

Comme partout sur cette planète, le cancer fait des ravages. Mais tout le monde n’est pas à la même enseigne pour se donner des chances de guérison. Ici, le corps entier est déjà le plus souvent ravagé par la maladie lorsqu’elle est dépistée et les traitements sont inexistants et/ou trop chers. Les Sœurs et le personnel médical sont là pour soulager les douleurs et entourer affectueusement le patient. Ce dernier mois,  trois personnes sont décédées dans le secteur réservé aux cancéreux.

Le séjour ici à l’hôpital ne coûte rien au patient, si ce n’est l’accompagnement d’une personne de sa famille pour assurer le repas de midi et du soir. Des cuisines sont à disposition sur le site. La Communauté assume le logis, les soins médicaux, les analyses (elle possède un laboratoire), certains médicaments, le petit déjeuner et la maintenance de toute l’infrastructure entretenue de façon exemplaire. L’Etat fournit les médicaments spécifiques aux traitements de la tuberculose et de la lèpre.

Pour ceux et celles qui désireraient en savoir plus sur l’organisation avec laquelle je collabore, “Réseau des Entrepreneurs Solidaires+ (RES), je vous indique l’adresse du site: www.entrepreneurs-solidaires.ch

Je profite de l’occasion pour demander, à ceux et celles qui ont le porte-monnaie un peu gonfle ou trop petit..! que vos dons sont la bienvenue (vous paierez beaucoup moins d’impôts, tout est déductible). Rien ne se perd en route, le 100% de vos donations arrivent chez les plus démunis. Chaque membre RES œuvre bénévolement, sans aucune indemnité que ce soit.

Et pour ceux et celles qui aurait un peu de temps à consacrer pour des plus malheureux que nous, la porte RES est ouverte.

François Pasquier – Ange gardien Madagascar